La secrétaire générale du Parti des travailleurs s'en prend avec virulence aux partisans de la continuité, s'interrogeant sur la signification imprimée par ces cercles à ce concept. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Louisa Hanoune, qui intervenait hier à l'entame des travaux d'une réunion du bureau politique du parti, n'a pas été tendre avec les partisans du cinquième mandat pour le président de la République. Tantôt affirmative et tantôt faussement interrogative, elle interpellera longuement ces partis et parties qui, depuis des semaines, gavent le peuple de leur leitmotiv. Notamment sur leurs réelles motivations et pas celles mielleuses qu'ils tentent de vendre. La continuité veut-elle dire la poursuite de l'état mouroir de nos hôpitaux ? Est-ce que cela veut dire la continuité de la prédation, des injustices, des atteintes aux libertés, au patrimoine de la collectivité nationale ? s'interrogera Hanoune. Et de poursuivre son réquisitoire contre les partisans de la continuité qui voudrait dire pour eux, aux yeux de la secrétaire générale du PT, la poursuite de la «violation» de la volonté et de la souveraineté populaires, de l'instrumentalisation de la justice et de la corruption, de la criminalisation du droit de la grève pourtant consacré dans la Constitution. Et de dénoncer le licenciement de 16 grévistes parmi le personnel de la maintenance d'Air Algérie. Hanoune n'omettra pas de traiter du projet de loi de finances débattu, deux jours durant à l'Assemblée populaire nationale, avant son vote prévu pour ce jeudi. Pour elle, ce texte constitue la véritable continuité, celle de la politique d'austérité même si, concédera-t-elle au gouvernement, il consacre une levée somme toute relative du gel sur certains projets. Pas suffisant pour avoir ses faveurs, elle pour qui le chômage constitue une véritable «bombe à retardement» avec, justement, ce projet de loi de finances qui ne prévoit que 18 000 postes budgétaires pour l'année prochaine au moment où près de 17 000 postes sont restés vacants faute d'être pourvus de nouveau suite au départ à la retraite de leurs titulaires. Cela sans omettre de relever les centaines de milliers de personnes, entre universitaires et autres diplômés de la formation professionnelle qui arrivent annuellement sur le marché de l'emploi. Et de regretter le refus par la Commission des finances et du budget de la Chambre basse du Parlement de la quinzaine d'amendements proposés par les députés du parti. Notamment celui lié aux départs à la retraite non remplacés et celui portant institution d'une taxe sur la fortune. Autant de raisons qui font que les parlementaires du PT, selon sa secrétaire générale, voteront contre le projet de loi de finances 2019. M. K.