C'est confirmé femmes de ma Dézédie… … Rab Dzaïr, c'est vous ! Je me suis passé et repassé les vidéos des marches depuis le 22 février jusqu'à celle d'hier. J'ai aussi visionné les photos de ces marches. Non pas que je ne m'en sois pas «gavé» avant. C'est juste que cette nouvelle projection, je l'ai entièrement concentrée sur les textes et slogans des manifestants. Et il était là ! Juste là ! Comme le nez rouge de Bozo le clown. Comme un gros point noir au milieu d'une feuille d'un blanc vierge. Qui était là ? Le programme ! Ce programme jamais réalisé ! Ce programme annoncé. Claironné. Fantasmé même. Mais jamais réalisé. Et c'est là que tout le ridicule de l'option du candidat sortant m'est apparu en filigrane, à la lumière aveuglante des slogans du PEUPLE. En un rien de temps, deux ou trois coups de crayon et de gorges hurlantes, et de gosses libérés de leur vie jusque-là confisquée, le programme de toute personne censée bien gouverner un pays a été affiché et revendiqué. Vingt ans que cette rue muselée savait ce qu'elle voulait. Vingt ans durant lesquels, lorsqu'elle tentait de dire «voilà le programme ! Nous l'avons fabriqué pour vous, mâché le boulot, qu'est-ce que vous attendez ? », elle se faisait matraquer, voire tuer. Dois-je rappeler 2001 ? Dois-je rappeler 2004 ? Dois-je rappeler 2014 ? Comment venir alors aujourd'hui, au bout du bout de la ficelle tirée à outrance, demander du rab, une rallonge d'un an pour réaliser ce qui n'a pas été fait en vingt années ? Ce n'est même pas un problème politique ! Surtout pas une question de moralité. Pas du tout une approche de gouvernance. Non ! Non ! Et non ! Il s'agit de mathématiques ! De mathématiques pures. De physique des corps, aussi ! Même en tentant de corrompre les calculatrices les plus savantes, tu n'y arriveras pas ! En un an, 365 jours, on ne peut pas humainement faire ce que l'on a été piteusement ou coupablement – ou les deux à la fois — incapable d'accomplir en vingt ans. En 7 300 jours ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.
