Une grande confusion régnait hier, dans les établissements scolaires d'Alger. Alors que les lycées ont gardé leurs portes ouvertes, la majorité des collèges et même certaines écoles primaires ont décidé de ne pas faire cours et de libérer les élèves. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les lycéens ont regagné la rue hier dimanche 10 mars 2019, à travers plusieurs quartiers de la capitale notamment à Belouizdad, Aïn Bénian, Draria, El Achour, Dély Ibrahim, Dar El Beïda, … De nombreux lycées ont été désertés par les élèves. Des groupes denses de lycéens ont ainsi marché vers les places de la Grande-Poste et de Maurice-Audin, à Alger-Centre, pour dire eux aussi, non au 5e mandat de Bouteflika. Leurs rangs ont été renforcés par des collégiens qui ont été libérés par leurs établissements. Si les lycéens ont abandonné les bancs des classes et sont sortis de leur plein gré dans la rue pour manifester contre le pouvoir en place, les collégiens eux, ont été pour la plupart, refoulés le matin, par leurs établissements à travers plusieurs localités de la capitale. Même les élèves du premier cycle n'ont pas été épargnés. En effet, plusieurs écoles primaires dans la capitale ont renvoyé les élèves chez eux sans explication. A Aïn Bénian à l'ouest d'Alger à proximité du cimetière de la commune, les collégiens libérés par leurs CEM ont investi la route nationale reliant cette localité à celle de Baïnem. Scandant des slogans contre le 5e mandat, ils avaient bloqué la route sur le chemin du retour vers leur quartier. Les véhicules en direction de Aïn Bénian, roulaient au ralenti derrière le groupe d'élèves manifestant dans la joie. Des scènes identiques se sont produites dans plusieurs quartiers à travers la capitale. Pourtant, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, instruit dans la note transmise samedi dernier, aux établissements de son secteur, les inspecteurs et les directeurs des établissements scolaires de, non seulement «d'être présents dans leurs établissements du 10 mars 2019 au 21 mars 2019» mais aussi d'«empêcher les élèves de quitter les établissements scolaires avant la fin des cours». C'est ainsi que des élèves se sont retrouvés livrés à eux-mêmes dans la rue et des parents inquiets dont certains ont rebroussé chemin pour aller les récupérer. Plusieurs scènes où des parents d'élèves arrivés devant les établissements primaires et moyens en témoignent. A Draria, témoigne un parent d'élève qui vient chercher son fils de l'établissement qui vient de fermer ses portes, un enfant d'à peine 7 ans, pleurait devant l'école. Selon lui, l'enfant était complètement désemparé. Ce père de famille a heureusement, eu la présence d'esprit de consulter le cahier de correspondance de l'enfant pour vérifier son nom et son adresse afin de le remettre à ses parents. Ry. N.