Ce pays est devenu trop dangereux ! J'me casse en… … Libye ! D'abord, aller au dépôt central. Des boîtes moisies qui y sont entreposées sortir les bataillons inactifs de «parleurs en ampoules». Ce sont des modules robotisés, d'apparence humaine et dont la particularité est de dire tout ce que t'as envie d'entendre dans un arabe «m'kattar», bourré de circonvolutions, de moucharabiés et, bien évidemment, farci aux arabesques. Tu actives tout ça et tu envoies ces bataillons sur les «Plateaux-TV-Cachir». Ensuite, tu mets en prison quelques hommes d'affaires pour des… affaires de passeports doublons. J'ai bien écrit «quelques», parce qu'au-delà d'un certain nombre et surtout d'un certain poids d'affaires et d'hommes, ça en devient du supplément bagages, et le supplément bagages, c'est dangereux pour un avion, tous les bagagistes peuvent te le confirmer. Ensuite, à l'homme le plus honni du système, à celui qui a servi tous les puissants du moment – et même les impuissants — à celui qui était déjà là sur terre lorsque le mouchoir en papier et le PQ ont été inventés, tu donnes ordre de se porter candidat à la présidentielle du 4 juillet prochain. Partant du principe que plus y a d'os à ronger, moins on s'occupera d'Algérie ! Ensuite, tu établis un calendrier du canon à eau et de la sirène crève-tympans. Disons un jour sur deux, ou un vendredi sur trois, étant entendu que cet emploi du temps est laissé à la discrétion du garde-champêtre de permanence. Ensuite, tu fais sortir la grosse artillerie. Aâmhoum Salah ! Avec, là aussi, une seule et unique stratégie payante depuis l'époque des frères Barberousse. Le tir de barrage alternatif. Un coup, une salve ! Un autre coup, «mais non, vous savez bien que je vous aime !». Voilà ! Bien sûr que ce mode d'emploi n'est pas complet. Je n'ai plus trop de place pour détailler. Mais je pense qu'avec ça, t'as déjà de quoi faire. Allez ! Tu peux maintenant remonter au grenier, t'y réfugier un long moment, étreindre le cadre de Abdekka en pleurant doucement sur ce pays-gâchis ! Tu peux aussi, en rab, mais sans faire trop de bruit, fumer du thé et rester éveillé à ton cauchemar qui continue. H. L.