Les étudiants maintiennent toujours la pression. Aujourd'hui pour le dixième mardi consécutif, ils vont investir la rue pour marcher contre le système en place. Tout comme le mouvement populaire, les marches des mardis des étudiants semblent s'inscrire dans la durée. Mieux, les étudiants ont appelé à tenir des marches tout au long de la semaine. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Nouvelle journée de protestation des étudiants. Comme chaque mardi, depuis maintenant dix semaines, ils seront dans la rue de la capitale aujourd'hui mais aussi à travers toutes les wilayas pour marcher contre le système en place. La mobilisation des étudiants reste intacte et ce, malgré les tentatives de répression auxquelles ils font face. Chaque fin de semaine, les étudiants lancent des votes pour décider de la poursuite ou de l'arrêt de la grève, entamée depuis plus d'un mois. Les dimanches, ils organisent des assemblées générales pour discuter de leur mouvement et annoncer les résultats des votes. Et c'était sans surprise que les étudiants ont annoncé dimanche dernier la non-reprise des cours en soutien au mouvement populaire contre le système en place. D'ailleurs, ils ne comptent pas reprendre les cours jusqu'au « départ du système», affirment-ils. Ceci alors que le spectre de l'année blanche plane sur les campus. Des craintes qui sont loin d'entamer la mobilisation des étudiants qui se sont impliqués dans le mouvement populaire depuis ses débuts. Selon eux, le retard cumulé est rattrapable. D'autant que les enseignants qui soutiennent la grève des étudiants se disent disponibles à accompagner les étudiants et rattraper les cours selon un calendrier qui sera établi au moment venu. Mais, pour le moment, les étudiants refusent de reprendre les cours pour maintenir la pression et exiger, tout comme la rue, le départ du système en place et une transition démocratique. Pour donner plus d'ampleur à leur mouvement, les étudiants ont appelé hier à organiser chaque jour une marche tout au long de cette semaine, jusqu'à jeudi prochain. Une démarche qu'ils ont nommée «semaine talaba», et sous le slogan «Grève ou pas grève, chaque jour une marche». «L'heure est venue pour nous de nous unir contre ce système mafieux, nous devons montrer que nous sommes toujours présents et que nous n'abandonnerons jamais notre lutte, nous devons crier notre ras-le-bol par le biais des marches quotidiennes», ont posté hier des étudiants sur les réseaux sociaux qui ne veulent pas rester «en marge de la nouvelle page d'Histoire du pays qui s'écrit». S. A.