«Pour sortir de la crise actuelle, il faudrait créer un climat de confiance entre le peuple et son Etat et pour créer cette confiance, cela passe par le départ de tous les symboles du système, depuis Bensalah, jusqu'au gouvernement Bedoui, en passant par la dissolution des deux chambres». C'est en ces termes que le docteur Ahmed Djeddaï, ex-premier secrétaire du FFS, a résumé la situation actuelle et les solutions à préconiser pour faire sortir le pays indemne. Cependant, une fois ces symboles du système partis, il faudrait également instaurer un climat tel que la justice ait sa véritable indépendance, assurer une ouverture réelle du champ politique et médiatique, lever les interdits concernant les associations et autres organisations. «Tout cela, dira-t-il, pour permettre aux acteurs de la société civile de quelque bord qu'ils soient, de s'organiser et élire librement leurs représentants qui devront s'asseoir, aux côtés des représentants des partis politiques , autour d'une table pour une conférence nationale ouverte et souveraine, qui va élire une instance présidentielle consensuelle, un gouvernement de compétences nationales et une Assemblée constituante qui rédigera une nouvelle Constitution pour le pays». «Cela pourra se faire pour peu que les décideurs soient attentifs aux cris du peuple qui sort par millions chaque vendredi et même durant les jours de semaine depuis le 22 février dernier», dira entre autres le docteur Djeddaï qui rappelle que cela ne devra pas dépasser une année ; à l'issue de laquelle il y aura une élection présidentielle et le retour progressif du cadre institutionnel avec l'organisation des élections législatives et locales, sous l'égide d'une commission d'organisation des élections démocratiquement élue qui va chapeauter toute l'opération. Rappelons que lors de son intervention à l'auditorium de l'université Akli-Mohand-Oulhadj de Bouira, à l'initiative du collectif des étudiants autonomes, le conférencier n'a pas omis de rappeler que dans tout ce processus, l'armée doit accompagner cette transition mais sans s'immiscer et une fois, l'ordre institutionnel rétabli, l'ANP doit se retirer définitivement du champ politique, «un retrait effectif et définitif», dira-t-il sous les applaudissements, mais sans rentrer dans la polémique actuelle autour du premier patron de l'ANP, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah. Y. Y.