Le port commercial de Mostaganem vit au rythme d'un inquiétant conflit qui oppose les travailleurs de l'Entreprise portuaire de Mostaganem (EPM) avec leur Pdg M. Bouledjouida Riad. Les contestataires se sont soulevés il y a une dizaine de jours en paralysant toutes les activités du port pour réclamer que leur premier responsable soit poursuivi en justice pour des «malversations». Toute la chaîne logistique est à l'arrêt, ce qui a entraîné une paralysie de toutes les activités portuaires à l'exception de celle du bateau de voyageurs qui relie Valencia (Espagne) à Mostaganem qui n'était pas affectée. mais, depuis lundi dernier, il a été décidé de fermer la gare maritime et le car- ferry Baléaria sera donc dérouté vers le port d'Oran tandis que les 14 bateaux en rade bloqués au large seront orientés vers le port d'Arzew, et ce, pour des raisons financières. En plus il a été décidé qu'aucun bateaux n'accostera au port de Mostaganem jusqu'à la fin de ce conflit. Les travailleurs exigent avant tout le limogeage de leur Pdg et qu'il soit poursuivi en justice pour des malversations avec des personnes influentes. Les autres revendications concernant la revalorisation des salaires, la prime de permanences et de meilleures conditions de travail. La délégation du groupe Serport accompagnée d'un représentant du ministère ont rencontré les grévistes et ont tenu à les rassurer en leur promettant de tenir compte de leurs doléances et de reprendre le travail rapidement au vu des retombées négatives du débrayage. Et, pour calmer la colère des contestataires, la délégation a décidé que le P-dg soit mis en congé d'office pour être remplacé par le directeur des finances de l'EPm, et d'une augmentation des salaires de 20% à tous les travailleurs sans exception. Le P-dg a même tenté une sortie de crise offrant aux dockers une prime de 60 000,00 DA pour les besoins du mois de Ramadhan. mais cette proposition a été rejetée par le partenaire social qui a décliné toute forme de dialogue pour réclamer la tête de leur P-dg et des cadres dirigeants. Devant une telle conjoncture le Trésor public perd chaque jour des sommes très importantes en devises pour rembourser les frais occasionnés par les retards dans la prise en charge des navires et conteneurs au niveau des quais. Les surestaries sont une compensation que l'affréteur doit payer au propriétaire d'un navire lorsque le délai de traitement qui est prévu sur le contrat n'est pas respecté. Il va sans dire que le coût exorbitant de cette grève se fera ressentir dans l'immédiat sur l'économie nationale si l'on ne trouve pas une solution à cette crise qui a trop perduré. Un groupe de travailleurs et le syndicat déçus par les résultats des négociations avec la commission campent sur leur position et envisagent de se déplacer au ministère à Alger. A. Bensadok