Le wali de Jijel a affirmé, jeudi dernier, en marge de l'inauguration d'un complexe touristique dans la commune d'El-Milia, que les 19 zones d'expansion touristique que compte la wilaya n'existent que sur le papier. «Si on fait un calcul du nombre des zones d'expansion touristique (ZET) qu'on doit supprimer, il nous reste que 11 zones sur les 19 qui n'existent que sur le papier car les terrains de six Zet sont occupés soit par des équipements publics qui sont une priorité, des terrains agricoles, ou des constructions illicites. «Nous avons demandé leur annulation car elles n'existent pas en réalité. Ce sont 1 253 hectares qui ont été amputés du foncier destiné à l'investissement touristique. C'est énorme, c'est l'équivalent de 100 complexes touristiques de la taille de ce complexe qu'on vient d'inaugurer aujourd'hui à El Milia», a insisté Far Bachir. La wilaya de Jijel compte 19 zones d'expansion touristique s'étendant sur une superficie globale de 4 232 hectares, réparties sur les neuf communes côtières qui ont été créées vers la fin des années 80, a-t-on appris auprès d'une source proche de la Direction du tourisme et de l'artisanat de Jijel. La même source a ajouté que la ZET de Oued-Zhor, dans la commune d'El- Milia, est la plus grande avec une superficie de 1 327 hectares suivie par celle de Beni- Belaïd, relevant de la commune de Kheïri-Oued-Adjoul , avec 482 hectares. Il y a lieu de rappeler que des centaines d'hectares d'assiettes foncières du foncier touristique ont été attribués au milieu des années 90 par les autorités de l'époque à des pseudo-investisseurs dont certains sont des cas sociaux dans le cadre du Calpi pour la réalisation des projets touristiques qui n'ont jamais vu le jour. Pour l'anecdote, au début des années 2000, un demandeur d'un logement social dans la commune d'El-Milia s'est retrouvé «accidentellement» bénéficiaire d'une concession pour réaliser un complexe touristique 4 étoiles. Interrogé sur un assainissement du foncier touristique, un ancien wali qui a marqué son passage dans la wilaya nous a confié sur un ton d'impuissance : «J'ai du mal à faire dans cette jungle foncière.» Un aveu qui traduit la complexité du foncier touristique, objet de toutes les convoitises dans une wilaya où la nuitée dans une bicoque en haute saison estivale frôle les 8 000 DA. Bouhali Mohammed Cherif
