La séance de travail regroupant les autorités locales avec le ministre des Ressources en eau, Ali Hamam, a permis, indéniablement, de lever le voile sur un secteur moribond où pratiquement tous les projets accusent des malfaçons et des retards dans leur réalisation. Une hécatombe financière sans noms. Le bilan présenté par le directeur de wilaya du secteur en question est une véritable catastrophe au sens propre du terme et pour cause, le nouveau projet de dédoublement de 20,5 km des canalisations de 1 400 mm entre Mexa et H'nichet sis dans la commune de Bouteldja accuse quatre fuites avec des pertes en eau de 17 000 m3 par jour, ce qui est colossal. Les responsables de l'entreprise réalisatrice Sogerhwit ont expliqué au ministre, ironie de la situation et le comble de la bêtise humaine, que l'entreprise procédera au mois de septembre, au balancement de l'alimentation en eau vers l'ancienne conduite, et ce, pour effectuer des soudures sur les canalisations neuves qui sont en fonte. «Egalement, l'ancienne canalisation comporte plusieurs fuites. Nous avons colmaté quatorze fuites sur les seize recensées. Au niveau du champ captant de Bouteldja sur les trente-deux forages existants, neufs puits, seulement, sont en fonctionnement», a fait remarquer le directeur des ressources en eau. Après avoir écouté les explications des responsables locaux de ce secteur névralgique, le ministre a piqué une colère noire en martelant qu'«une entreprise qui dispose d'une réquisition est tenue de réaliser les travaux qui lui sont confiés dans les délais contractuels. Une réquisition a une durée légale de six mois. Kahrif est une entreprise étatique et elle doit achever les travaux de la station électrique de Righia (Un projet de six milliards de centimes) dans les prochains jours. Il faut intervenir rapidement. L'Onidri, cette entreprise en charge de la réalisation du projet du couloir entre la station les salines et les communes de Besbès et Drean est, également, tenue de régler tous ses problèmes au bout d'une semaine. Pour GTH, ses projets sont en retard et de fait, nous allons procéder à la résiliation des contrats et procéder au décompte général (DGD) et c'est à l'entreprise Foremhyd de prendre le relais. Pour le couloir de la daïra de Bouhadjar, il est important d'achever la réalisation du poste transformateur de 1 000 KVA pour améliorer la distribution de l'eau potable pour les communes de cette daïra». Puis, il annoncera que la wilaya a bénéficié «d'une cagnotte de 1 830 millions de DA pour régler le problème des fuites d'eau dans dix-huit villes à l'actif de l'ADE». Dans le même sillage, le commis de l'Etat informera les responsables du secteur que le chapitre 342 concernant l'assainissement et la protection des villes des inondations n'est pas gelé, et ce, depuis 2017. M. Hamam instruira le directeur de l'unité de l'ONA de réaliser dans les meilleurs délais un programme exhaustif de lutte contre les MTH «Vous avez un montant de 500 millions de DA pour éviter les maladies à transmission hydrique. Pour ce qui est de la station d'épuration, vous engagez une étude pour mettre en place un schéma directeur à long terme et vous aurez le nombre de stations que vous préconiserez», expliquera le premier homme du secteur des ressources en eau. Quoi qu'il en soit, les promesses du ministre d'une amélioration notable de la distribution de l'eau potable dans les prochains dix jours n'est qu'une chimère et une vue de l'esprit. Tous les projets sont en retard et pour les parachever, la seule voie est et reste la coercition. Le cas échéant, El Tarf souffrira pour plusieurs autres années, encore, d'un manque criant de cette denrée rare qui est, réellement et c'est un anachronisme, en surabondance dans cette région pluvieuse. Daoud Allam