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Alphabet made in bladi(3)
Publié dans Le Soir d'Algérie le 24 - 07 - 2019

R, comme air. En ce moment, l'air est irrespirable. Car il fait tellement chaud qu'on a l'impression de suffoquer. Justement, l'air de rien, tête en l'air, bien haute, les passants vont et viennent sur des trottoirs hostiles. Il n'y a pas que ça, malheureusement. L'air du pays ne présage rien de bon. Le pouvoir a l'air d'y tenir ; comment donc va-t-il lâcher ? Le Hirak, lui, a l'air également de pousser le pas «vendredical», jusqu'au départ d'un système qui, lui, n'arrête pas de pomper l'air au peuple. Personnellement, je donne l'air de croire qu'il y a une alternative démocratique. Qu'elle existe. Qu'il y a bien des patriotes capables de prendre en charge les destinées de l'Algérie.
S., comme syndicat. «Sindika», comme on dit dans notre belle langue algérienne. Et le syndicat, chez nous, n'a pas laissé de bons souvenirs. Le «Sindika» est censé s'occuper des travailleurs. C'est ce que je croyais. C'est ce que j'ai appris à l'école. C'est ce qui se passe ailleurs. Chez nous, le «Sindika» a été phagocyté par le pouvoir. A trop fréquenter les allées du pouvoir, on se brûle les ailes. Le «Sindika», chez nous, n'est plus un syndicat ; il s'est transformé en parti politique, au sein d'une alliance qui semble s'être fourvoyée dans des affaires scabreuses. Dans notre «Sindika», le mot travailleur est en bonne place dans l'appellation officielle. Notre «Sindika» a fait mieux : il a lutté contre l'avènement de syndicats autonomes. Au fait, lui était-il autonome ? L'histoire immédiate prouve le contraire. Plus tard, l'Histoire le mettra au banc des accusés.
T., comme travailleur. Comme travail. En Algérie, on part au travail. On ne part pas travailler. A priori, il n'y a pas de différence. Si on part au travail, c'est pour travailler. Ça doit être ça le travailleur. Au point où le génie populaire algérien a trouvé la formule : «Ils font semblant de nous payer, on fait semblant de travailler.» Oh la bonne formule ! Ainsi la boucle est bouclée. Aussi, l'Algérien est pris pour un fainéant. Un Premier ministre, du temps de sa splendeur, l'a crié haut et fort. «On va remettre le peuple au travail.» Bel euphémisme pour dire que le peuple ne travaille pas. Au fait, ce Premier ministre, lui, travaillait-il ? De toutes les façons, les résultats de son travail sont là : le pays est en crise. On est en plein dedans. On est dans la mouise (pour ne pas utiliser un mot plus dur qui commence avec un «m»). Personnellement, je pense que l'exemple n'a pas été donné par ce Premier ministre. Car, enfermé dans sa tour d'ivoire, il ne voit du travailleur qu'un ensemble de canevas souvent inexacts.
U., comme unité. Voilà un concept qui a été trop utilisé par le pouvoir pour sévir. L'unité du pays. Ou de la Nation. Ce concept est utilisé comme un épouvantail. Pour faire peur. Il en est ainsi de l'emblème amazigh, qui porterait atteinte à l'unité nationale. Certains sont même allés jusqu'à dire (je crois que c'est un député) que tamazight porte atteinte à l'unité du pays. L'unité est dans l'intelligence. Elle n'est pas dans pareille insulte. Depuis le 22 février, le peuple a compris les enjeux d'un autre projet de société. Une autre république. Une autre manière d'entrevoir le contrat social. Une autre approche des langues. De la culture. De l'identité. De la religion. Des rapports homme/femme. Tout simplement, du destin du peuple !
V., comme vote. Depuis la grande blessure d'Octobre, l'Algérien n'a pas cessé de voter. Les municipales. Les législatives. Les présidentielles. Le bidouillage de la Constitution. Un mandat. Puis deux. Puis quatre. L'Algérie a failli vivre un cinquième mandat. Le Hirak est venu stopper l'hémorragie. Maintenant, le pouvoir ne cesse de réclamer un autre vote : élire un Président. Avec une loi électorale de quatre mandats. Une logistique d'hier. Sans garantie. Sans balisage. Le pouvoir le réclame à cor et à cri. Le peuple, lui, pose des conditions objectives. Dégagez-les ! Puis on verra ! Qui ? Ceux qui se sont fourvoyés lors des votes précédents. Ceux-là sont connus. Puis, il faut changer la loi. Puis, il faut une commission au-dessus de tout soupçon. Puis, une administration locale prise comme simple logistique. Dit comme ça, ça paraît simple. Sauf qu'il faut compter avec les vieux réflexes. Les vieux schémas. Les vieilles traditions. Et le vieux «sandoug» !
W., comme «win rayhine biha» ? Le pouvoir dit vers «berr el amane». J'ai souvent entendu nos gouvernants promettre monts et merveilles que je n'y crois plus. On nous a promis une autoroute Est-Ouest, on a eu une affaire de corruption. On nous a promis une électricité «solaire», on a des coupures de courant. On nous a promis une industrie industrialisante, on a eu le PAP (le Programme anti-pénurie). On nous a promis une école citoyenne, on a eu des idéologues et des analphabètes trilingues. On nous a promis une industrie automobile, on a eu «Ouedkniss». Et «souk Tidjelabine». La liste est longue, vous pouvez la compléter de vous-mêmes.
X., comme «x». Désolé, je ne peux pas en parler. «Canal +» le fait mieux que moi. Pour moi, c'est une lettre alphabétique comme une autre. Et j'aime dire xylophone.
Y., comme Yennayer. Ouf, il a été reconnu officiellement. Derrière cette reconnaissance, il y a eu tout de même des relents électoralistes. Mais Yennayer est là. Je ne vais pas bouder mon plaisir. Le 12 janvier prochain sera une journée chômée et payée. Une de plus, me direz-vous. Pourquoi pas ? Ce sera ma journée. Et ce sera un couscous royal.
Z., comme «zembretto». Qui se rappelle de ce breuvage ? Un breuvage, œuvre magistrale d'assoiffés. Au point où l'alcool chirurgical a disparu des pharmacies algériennes, dit-on. Le «zembretto», c'est du caca. Puis on a inventé la «leska». On a fumé, par le nez, de la «leska». Au fait, quelle était déjà la marque ? Puis, on est passé à plus fort. Comme la cocaïne, par exemple. Ou «l'kachyate». D'ici, je fais la proposition à l'Académie française de supprimer cette lettre ; les Français ne s'en servent pas beaucoup.
Y. M.


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