Abdelmalek Sellal n'est pas poursuivi uniquement pour des faits liés à la corruption. Depuis hier, il lui est officiellement reproché d'avoir pris part à une opération de financement occulte des campagnes présidentielles de Abdelaziz Bouteflika. L'information a été rendue publique à travers un communiqué de la Cour suprême auprès de laquelle l'ancien chef du gouvernement a comparu hier dans le dossier lié à l'homme d'affaires Ahmed Mazouz. Le tribunal de Sidi M'hamed avait ordonné sa mise en détention provisoire en même temps que le fils Sellal. Ce dernier était associé à Mazouz, gérant et propriétaire du groupe EURLM GM trade, une affaire qui a également entraîné l'incarcération de deux cadres du ministère de l'Industrie et des Mines, deux gérants de deux sociétés privées ainsi que le chargé des finances lors de la campagne électorale. L'épouse de Mazouz a, quant à elle, été placée cous contrôle judiciaire ce qui porte à trois le nombre de femmes de hauts responsables et hommes d'affaires faisant l'objet de la même mesure (Hamel, Melzi et Mazouz). Le communiqué de la Cour suprême ne fournit, en revanche, aucune indication au sujet de la manière dont se déroulait ce financement occulte de la campagne de Bouteflika. Le fait que ce chef d'inculpation ait été cité dans le cadre du traitement judiciaire du dossier de Mazouz signifie que ce dernier a, lui aussi directement un lien avec ce procédé puisqu'il a été, entre autres, inculpé pour financement clandestin de certains partis politiques. Une certitude, les nouvelles révélations de la justice enfoncent davantage l'ex-Premier ministre. Sellal est également poursuivi pour blanchiment d'argent, dilapidation de deniers publics à son profit ou au profit de tierces personnes, octroi de faveurs et avantages, pots-de-vin, conflit d'intérêt et abus de fonction… A. C.