Finalement, le test contre le Bénin demain soir au stade du 5-Juillet (Alger) n'est pas si «dévalorisant» que ça pour les champions d'Afrique. Les Ecureuils, qui avaient surpris lors de la CAN-2019 en parvenant en quarts de finale après avoir éliminé le Maroc, en huitièmes de finale, et tenu tête au Ghana et au Cameroun lors de la phase des poules, ont confirmé vendredi dernier à Caen qu'ils valent bien mieux qu'un sparring punching-ball : le succès arraché face à la Côte d'Ivoire, un autre quart de finaliste de la dernière CAN, renseigne sur la valeur de cette équipe dirigée par le Français Michel Dessuyer qui, pour la petite histoire, est la seule sélection qui a fait plier les Verts sous les ordres de Djamel Belmadi. Depuis octobre 2018, et cette victoire contre la sélection algérienne au stade de l'Amitié de Cotonou, en qualifications de la Coupe d'Afrique des nations, les Béninois ont réalisé une belle série «écornée» par une défaite sans conséquence face à la Gambie puis le quart de finale perdu devant le Sénégal après une bataille inégale (ils ont terminé le match à 10 après l'exclusion du défenseur Olivier Verdon) intervenue quelques jours après l'authentique exploit face aux Lions de l'Atlas acquis au bout de 120 minutes de jeu et une série de tirs au but pour le moins hitchcockienne. C'est dire le mental de cette formation au sein de laquelle peu de «noms» émergent. Mis à part Stéphane Sessegnon, et ses 35 ans, qui a roulé sa bosse en France, en Angleterre et en Turquie, la composante du Bénin est une mixture de joueurs très moyens et qui évoluent dans des clubs français peu cotés. Cela n'a pas empêché le rugueux Michel Dessuyer de forger un mental de guerrier à son équipe qui, lors de la CAN, a montré des qualités d'agressivité et de sacrifices qui manquaient à beaucoup d'autres sélections dites favorites pour le titre africain. Ce n'est pas un hasard si, lors de ses cinq rencontres de la CAN-2019, le Bénin a été l'équipe la plus pénalisée : 2 cartons rouges œuvres d'Adenon et Vernon en sus de la suspension de Mounié pour cumul et douze avertissements (2 jaunes face au Ghana, 2 contre la Guinée-Bissau, 2 contre le Cameroun, 4 contre le Maroc et 2 autres face au Sénégal). L'engagement physique dont font preuve les équipiers de l'excellent gardien Allagbi aura été à la base de toutes les belles performances des Béninois lors du tournoi d'Egypte. Vendredi dernier contre la Côte d'Ivoire, Michel Dessuyer, qui a conservé les éléments de base de la composante emmenée en terre égyptienne, a une nouvelle fois apporté la preuve que son team est en progrès et qu'il faudrait compter avec elle désormais à l'occasion des prochaines qualifications pour la CAN-2021 et le Mondial-2022. Pour la petite histoire, le Bénin a réalisé sa première victoire contre les Eléphants et ce, depuis le 16 septembre 1979. Le sélectionneur algérien qui n'a pas trop focalisé sur le test de demain contre le Bénin, préférant s'attaquer aux consultants et tous ceux qui le critiquent ainsi que son équipe, aura droit à une résistance de choix demain soir. Lui qui espérait, au départ, réserver cette joute amicale aux éléments considérés comme doublures mais qui, après le désistement du Ghana, devrait s'employer avec sa «garde prétorienne». M. B.