Plusieurs producteurs de pomme de terre de la région d'El Esnam, à 10 kilomètres au sud-est de Bouira, se sont rassemblés hier matin dans deux points : à côté de la ferme Boucheraine sur la RN5 et sur l'autoroute Est-Ouest, non loin des lieux, en y jetant sur place leur marchandise à même le sol pour manifester leur colère contre le retard mis dans le lancement du plan Syrpalac, sensé atténuer un tant soit peu leur détresse face à une mévente caractérisée de leur produit. Un produit arrivé à maturité il y a de cela plusieurs semaines et qui est resté sous terre en attendant des jours meilleurs. Mais cette attente semble s'éterniser et le temps travaille contre eux puisque, à présent, le moment est à la préparation des sols pour une nouvelle campagne de saison de plantation. D'après le président des producteurs de pomme de terre de la wilaya de Bouira, Messaoud Boudhane, «cette action extrême a été entreprise dans la matinée comme action de désespoir mais fort heureusement, celle-ci n'a duré que quelques minutes puisque, immédiatement après, le directeur des services agricoles ainsi que les gendarmes se sont déplacés sur place et ont contacté les responsables au niveau central pour leur faire part de notre détresse ». « Ces derniers ont promis de prendre en charge le problème dès demain (aujourd'hui dimanche, ndlr)» dira-t-il. Pour rappel, il y a de cela deux semaines, une alerte a été donnée par les producteurs de pomme de terre de la wilaya de Bouira sur la mévente de leur produit et surtout sur les prix qui leur sont proposés sur place par les spéculateurs. Des prix qui oscillent entre 15 et 17 dinars le kilogramme et qui ne couvrent même pas les frais engagés. Moins d'une semaine après, des responsables au niveau central, dont le directeur de régulation et de commercialisation des légumes et fruits, sont venus et se sont entretenus avec les producteurs de pomme de terre de Bouira et des décisions dont celle consistant en l'achat d'une grande quantité de pomme de terre de la wilaya de Bouira dans le cadre du Syrpalac, ont été prises. « Malheureusement, toutes ces promesses sont restées lettre morte et aujourd'hui, nous assistons impuissants à la dégradation de notre production », dira en substance Messaoud Boudhane. Aussi, avec le déplacement du directeur des services agricoles et les engagements pris par téléphone par des responsables au niveau central, le président de l'association des producteurs de pomme de terre de la wilaya, nous dit s'attendre à une prise en charge sérieuse et effective de leur problème dès aujourd'hui dimanche. Y. Y.
