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Des Maghrébins et des livres
Salon
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 02 - 2020

Le vendredi 7 février 2020, une semaine avant la Saint-Valentin, s'ouvrait le Maghreb-Orient des livres. Sans attendre la date rituelle, nombreux sont les Maghrébins à déclarer leur amour pour les ouvrages notamment ceux liés à leurs origines.
En réalité, c'est depuis 26 ans que l'association de droit français «Coup de Soleil » bénéficie de l'accueil dans un étage somptueux de l'Hôtel de ville de Paris pour exposer, débattre et faire connaître des auteurs et des livres maghrébins.
Animé par le plus Algérien des Français, Georges Morin, le président, natif de Constantine, ce salon est un lieu magique. Toutes générations confondues, des Maghrébins découvrent des livres et des auteurs de leurs pays d'origine. «Coup de Soleil », n'en déplaise à certains nostalgiques d'un empire perdu à jamais, réunit des Arabes et des livres dans un même lieu. La percée de la littérature maghrébine dans le monde de l'édition française se confirme d'année en année.
La cuvée 2020 de ce salon bénéficie et souffre en même temps des aléas de la vie politico-économique algérienne. Il est clair que la société aérienne Aigle Azur est de droit français, néanmoins, pour des raisons évidentes, la faillite de cette compagnie, sponsor de ce salon, a des répercussions sur son organisation. Plus de prise en charge de billet d'avion pour des auteurs maghrébins dont les ouvrages ont leur place dans les bibliothèques françaises, moins de moyens pour les organisateurs mais l'amour du livre chevillé au corps, Georges Morin et ses équipes ont réussi leur salon version 2020. Comme presque chaque année, l'historien Benjamin Stora, hormis sa sagesse habituelle, est là avec un nouveau livre. Un modeste essai, me dit-il, en me le dédicaçant avec un sourire fraternel mais dont le titre est éloquent : Retours d'histoire. L'Algérie après Bouteflika. (Bayard, Paris, 2020).
Justement, 2020, est une année pour les Algériens, comme moi, surtout les plus jeunes, différente des autres. Pour nous, comme pour le reste du monde, Abdelaziz Bouteflika n'est plus Président, la page est tournée, il est oublié. Erreur, Bouteflika est la star du grand salon d'apparat de l'Hôtel de ville de Paris ! Un livre mais une grande première, une vie d'un chef d'Etat est livrée dans les détails dont certains sont croustillons. Cette narration de la longue et tortueuse vie d'un homme non moins tortueux est enfin disponible. Dans ce lieu magique, un ouvrage attendu, et pour cause. Est éditée, en France, la première biographie d'un Président algérien : Bouteflika ; l'histoire secrète. (Editions du Rocher). L'auteur n'est autre que Farid Alilat, journaliste algérien qui a fait ses premières armes au Matin, quotidien apparu en Algérie, comme très peu d'autres, après les tragiques événements d'Octobre 1988. La disponibilité en librairie est programmée pour le 19 février, mais elle est annoncée en exclusivité pour le salon. Grâce aux réseaux sociaux activés par l'auteur, je peux témoigner de visu d'une affluence massive et notable de lecteurs alléchés. Ils veulent avoir la primeur de ces révélations.
Dès les premières minutes de ce vendredi, le premier carton, fourni par l'éditeur, est épuisé. Bouteflika déchu est plus intéressant qu'au pouvoir, sans doute, selon la ruée sur ce stand à l'entrée. La parole s'est libérée, la curiosité aussi. Quelques cartons de livres plus tard, la demande de Bouteflika s'intensifie, celle de l'ouvrage mais pas le Président, ne cesse de croître. Pourtant, dans le monde parisien de l'édition que je crois connaître, plusieurs fois m'a-t-on dit que les autocrates déchus ne sont pas des sujets vendeurs. En effet, depuis le « printemps arabe » aucun livre n'est publié en France sur Ben Ali, Hosni Moubarak, Muammar Khadhafi (à l'exception d'un ou deux ouvrages liés au financement libyen présumé à Kadhafi). Ce livre complet et fouillé sur Bouteflika, je pense qu'il en sera un démenti à cette idée reçue. Il fera date.
Comme chaque année depuis très longtemps, je laisse mes pas nonchalants en apparence dans ce salon tenu à la Mairie de Paris. Non comme auteur invité mais comme un vrai passionné des livres.
Entre deux étals, je poursuis mon parcours, en laissant traîner un œil qui se veut indifférent, je perçois mon dernier ouvrage exposé, à pas lent je tente de chasser toute manifestation d'immodestie vers la tribune où je suis convié à prendre la parole, le dernier jour de clôture. Je suis un intervenant programmé. N'avais-je pas été invité ? Un badge est même accroché au revers de mon veston. J'arrive, haletant plusieurs marches plus tard. Sur mon chemin, à la fin du haut de l'escalier, je fais une mauvaise rencontre. Un monsieur que je connais, hélas, me tend une main hésitante, molle et moite pour me saluer. Sans doute n'a-t-il pas oublié tout le venin qu'il avait déversé derrière mon dos. Devant moi et comme d'autres, il est mielleux, c'est son métier, sa façon de procéder.
Au milieu d'une assistance très respectable, je m'interdis de rejeter cette main, auparavant plongée dans tant de compromissions. Réservé, mais poli, je tente de capter son regard fuyant d'un coupable de tant de choses que même lui n'ose pas s'avouer. Il plonge son regard sur la belle moquette de la Mairie de Paris où il se sent important. Il tente d'engager une conversation, entre auteurs, avec moi. Il a un ou deux livres derrière lui, semble-t-il. Il est islamologue, paraît-il. Hébété, il me parle sans consistance d'un de mes ouvrages, lequel ? Il n'en sait rien, mais il prétend l'avoir lu. Face à son ignorance flagrante vis-à-vis de mon denier livre, je le mets à l'aise en lui disant qu'il ne peut avoir lu mon dernier livre, faute d'images qui n'y figurent pas. Déstabilisé, pris en flagrant délit de mensonges dont pourtant il est coutumier, il me lance enfin un regard noir outragé, lui l'islamologue, autoproclamé, salué à longueur de colonnes seulement par des sites internet, essentiellement anti-algériens, jamais signés. Ce courageux anonymat est financé pas une monarchie limitrophe de mos pays. Il me confirme ce que je sais déjà, nous ne sommes pas des amis. Pas du tout. Lui, amis des ennemis de l'Algérie. Je l'ignore, je l'oublie presque. Je fais un pas vers la tribune où je suis attendu, je lui tourne le dos non sans déplaisir et je m'interroge, est-ce un hasard si ce monsieur, pourfendeur de l'Algérie nouvelle, n'a comme initiale SS ? A pas allongés, je m'éloigne de ce sinistre personnage, chroniqueur attitré, depuis des années, de toutes les attaques infondées contre la Grande Mosquée de Paris. Loin de lui, je retrouve un monde serein mais passionné de livres. Toutefois, une question me taraude, pourquoi à Paris, les éditeurs maghrébins se retrouvent ? Une interrogation formulée sous forme de souhait traverse les lèvres de Georges Morin. Il est confiant dans l'Algérie sous une nouvelle présidence qui s'y emploie à pallier nos déficiences. Nous, les Algériens de France, serons là pour les commémorations du 19 Mars.
Naoufel Brahimi El Mili


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