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Le retour au Bolchoï de Dmitri Tcherniakov, un iconoclaste de l'opéra russe
SPECTACLE
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 02 - 2020

Le metteur en scène Dmitri Tcherniakov a tant fait scandale avec sa vision contemporaine de l'opéra qu'il n'avait plus travaillé à Moscou depuis près d'une décennie. Le revoici au Bolchoï, toujours désireux de rompre avec les clichés russes.
Ce retour sur la plus célèbre des scènes russes avec une nouvelle version de Sadko, un classique de Nikolaï Rimsky-Korsakov (1844-1908), est fait pour plaire à la fois aux tenants d'une modernité et aux audiences plus traditionalistes. Cette dernière catégorie de spectateurs et de professionnels lui reproche sans doute encore sa mise en scène dépouillée d'Eugène Onéguine de Tchaïkovski, opéra russe de référence d'ordinaire fastueux. Rencontrant des journalistes avant la première cette semaine de Sadko, Tcherniakov ne se dit pas assagi par sa longue absence du Bolchoï et espère que son nouvel opéra «inspirera débats et discussions». «Cet opéra a la réputation erronée de devoir être épique, distant de nous et de ce que nous sommes», souligne-t-il, veste de sport sur les épaules et tennis aux pieds. «Nous essayons de nous distancer de ce cliché», proclame le metteur en scène de 49 ans.
Ancré dans la mythologie russe, cet opéra de 1895 raconte l'histoire de Sadko, un musicien nécessiteux embarqué dans une épopée fantastique au cours de laquelle il épousera Volkhova, la fille du roi des eaux et des mers, avant de devoir retourner à sa vie d'avant aux côtés de Lioubava, sa femme sur la terre ferme.
Dans la version de Tcherniakov, ce qu'il reste de l'imagerie russe est factice : Sadko y est représenté en jeune homme contemporain névrosé, en jean et pull, quand Volkhova est une puissante femme d'affaires cherchant à renouer avec sa nature passionnée. Et leur histoire d'amour s'avère n'être qu'une simulation dans une fête foraine peuplée d'une troupe de clones de Russes issus du Moyen- Age.
Sadko fut un classique du répertoire du Bolchoï. Sa représentation monumentale en 1936 reflétait les valeurs culturelles promues par Staline. «C'était une esthétique de la victoire du socialisme qui faisait écho au style impérial d'avant», explique l'historien spécialisé Mikhaïl Mouguinstein à propos de ce style d'opéras russes épiques. Sadko n'a en revanche que rarement été monté en Occident et a perdu de sa popularité au fil des décennies dans sa patrie. En 1984, le Bolchoï le retirait de son répertoire.
«Que le Bolchoï ait décidé de remonter ce mastodonte m'inspire le respect», proclame M. Mouguinstein, voyant dans le retour de ce classique revisité «un évènement majeur de notre histoire culturelle».
La mise en scène de Tcherniakov a, sans surprise, suscité les louanges des uns et les coups de griffe des autres. «C'est dur, quatre heures lorsqu'il y a tant de tromperie et d'imposture sur scène», s'est emportée la critique Ekaterina Kretova dans le quotidien russe Moskovski Komsomolets. Pour Mouguinstein cependant, avec son approche novatrice, Tcherniakov a réussi là où la plupart de ses compatriotes ont échoué : promouvoir l'opéra russe au-delà de ses frontières.
«Seuls de très rares opéras russes sont montés à l'étranger, c'est même difficile d'y imaginer Rimsky-Korsakov mais Tcherniakov arrive à le mettre en scène là-bas», dit l'historien spécialisé. Tcherniakov est en effet le seul russe à avoir reçu, comme metteur en scène, le prestigieux International Opera Award (2013).
Sa version du Conte du tsar Saltan, opéra méconnu de Rimsky-Korsakov, est, elle, nommée pour une nouvelle récompense cette année. Directeur général du Bolchoï, Vladimir Ourine a pour sa part promis de continuer à éduquer son public à montrer plus d'ouverture d'esprit lorsqu'il est confronté à des opéras contemporains. «Les œuvres du XIXe siècle peuvent être totalement ré-imaginées, nous pouvons essayer de parler dans un langage moderne avec ces œuvres et c'est ce que Tcherniakov fait», expliquait-il en janvier à l'antenne de la chaîne culturelle russe Koultoura. «Le théâtre du Bolchoï se doit d'être un théâtre vivant et moderne.»


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