Justice ! Procès de l'automobile. Ouyahia et Sellal se disent victimes d'un vulgaire... ... montage ! « C'est Saïd Bouteflika qui m'a dit… » Voilà le tube en vogue dans les tribunaux de Dézédie. Visiblement très tendance, il devrait occuper encore un temps la tête des charts et hit-parades. Les hit-parades du… foutage de nos gueules ! Et si Saïd Bouteflika t'avait ordonné de sacrifier ton fils ou ta fille ou les deux à la place de Ismaël, le fils d'Ibrahim el Khalil, tu l'aurais fait ? Dis-moi bark, tu aurais égorgé tes enfants si Saïd t'en avait donné ordre ? Non, bien sûr ! Ton fils, ta fille n'ont à aucun moment risqué le sacrifice de l'égorgement, préférant à ce rituel barbare celui plus contemporain et plus… revivifiant de la création d'entreprises Andi. « C'est Saïd qui m'a dit » ! Essaie, s'il te plaît, d'arrondir tes lèvres, oui là, c'est bien. Parfait ! Maintenant, prépare ta glotte, doucement, sans forcer sur les cordes, en vibration médium et dis après moi : « NON ! ». Mais si, tu peux le faire ! Ne me dis surtout pas que tu ne te souviens même pas de comment on prononce ce mot, « NON » ! Un effort sur ta mémoire. Voilà ! Tu es capable de dire « NON » ! Ce n'est pas informulable physiologiquement. Aucune intervention chirurgicale sur tes amygdales ou quelque autre partie de ton corps en lien avec la parole et la locution n'a visiblement produit de dégâts t'empêchant une motricité vocale du « NON ». Donc, lorsque « Saïd t'a dit », pourquoi, ya boukoko, tu ne lui as pas répondu « NON » ? Tout simplement « Non, monsieur le Frère Conseiller, je ne peux pas, c'est contraire à la loi, à la morale et à mon éthique et mon honneur réunis en conseil de famille. Et du coup, tenez, je vous remets ma démission ». Tu ne l'as pas fait ! Tu n'as pas dit NON ! Et dans ce cas d'espèce, à ce niveau de gouvernance, ne pas dire NON quand il faut dire NON, n'équivaut pas à dire « peut-être » ou « laissez -moi un peu de temps avant de vous répondre ». Abadan ! Ne pas avoir dit « Non », c'était de facto dire « OUI » ! Un bon gros « OUI ». Massif et franc ! Un « OUI ya errab OUI » ! Un « mille fois OUI, ya sidi, ya moulaya ! » Alors, aujourd'hui, faut juste avoir un p'tit chouia de « courage » et des restes de dignité pour continuer à ne pas dire « NON », en disant « OUI » à toutes les charges qui pèsent sur tes épaules. Arfaâ rassek ya ba ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L. P. S. : n'oubliez pas notre rendez-vous. Samedi 7 mars, à Oran, librairie Abdelkader-Alloula, à partir de 14 heures, pour une rencontre-dédicaces autour de mon dernier-né, le recueil de nouvelles intitulé L'Homme-Carrefour et autres histoires d'un pays impossible paru aux éditions Frantz Fanon. J'ai hâte ! Le Fumeur de Thé