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Déconfinement et autres
Publié dans Le Soir d'Algérie le 10 - 06 - 2020

Officiellement, je ne suis plus confiné. Je ne sais pas si c'est une bonne nouvelle. C'est la première phase, non ? C'est un « déconfinement » progressif, zaâma. On « déconfine » le « déconfinement ». Tout était ouvert à moitié. Il suffit de se présenter devant la boutique, de se baisser un peu, de rentrer et de se faire servir. Je n'ai pas rêvé, j'ai vu ça à Tizi. Maâlich, le pouvoir fait son travail. C'est bien ! Il « déconfine » chwia chwia. Entendu, il y a des commerces qui peuvent ouvrir dans cette phase 1 ; les autres attendront un peu. Une liste a été établie ; elle a été rendue publique. Les salons de coiffure, par exemple, ont l'autorisation d'accueillir, à nouveau, des clients, sous certaines conditions. Ah, le mythe de la bavette ! Juste une digression à ce propos : le pouvoir ordonne le port du masque, les Algériens font semblant de le porter. Voilà, tout est là. Je dis ça, je n'ai rien dit. J'ai vu, je n'ai pas vu. Revenons à nos salons de coiffure ! Attention, la précision est de taille ; il s'agit bien de salons de coiffure, je précise « hommes ». Si je comprends bien, les salons de coiffure « femmes » n'ont pas encore l'autorisation de travailler. La toile a bien rigolé de cette décision.
Mesdames, vous n'êtes pas encore autorisées à vous coiffer dehors ; faites-le à la maison ; ou ne le faites pas ; mettez un « kardoun », ça lissera vos cheveux ; sinon, attendez l'ouverture officielle de vos coiffeuses. Puis, il y a les bigoudis qui peuvent arranger l'affaire. Les cafés, aussi, peuvent attendre ; je n'ai pas pris un seul thé depuis le premier jour du confinement. Que je le prenne à la maison ? Ah ça non ! Le thé est meilleur dans mon estaminet ; c'est un peu comme les frites, elles sont meilleures chez le gargotier du coin. Allez comprendre pourquoi. S'il y a quelqu'un qui peut m'expliquer ce phénomène, je suis prêt à l'écouter. Ihi, j'attends avec impatience que « mon kahwaji » rouvre son « mahel ».
Le tiers présidentiel du Sénat a fait le plein. C'est bien ! Plus on est nombreux, plus on s'amuse. Tout comme le ministère du Tourisme, je me demande à quoi sert le Sénat. Si un constitutionnaliste peut me répondre, je suis prêt à l'écouter. Je veux juste être convaincu. Au fait, d'où sort ce tiers présidentiel ? Est-ce propre à notre pays, seulement ? Qui peut éclairer ma lanterne ? J'ai complètement oublié mes cours de droit constitutionnel. Je ne vais pas me mettre à réviser cette matière, à mon âge. Je préfère de loin relire Saint-John Perse. Qui c'est ? Un poète diplomate, de son temps ! J'ai pris connaissance de la liste des nouveaux « élus ». J'ai trouvé le nom de Leïla Aslaoui. Ma première réaction a été de me dire : « Que fait-elle ici ? » Puis, je me suis dit : « Pourquoi pas, elle peut apporter une parole libre et libérée. » En réfléchissant, j'ai fini par me dire : « Non, sa place est ailleurs ; elle ne tiendra pas le coup ; elle sera dans l'obligation de démissionner. » Une voix intérieure me chuchote : « Si on t'avait dit, il y a une semaine, qu'elle serait sénatrice du tiers présidentiel, qu'aurais-tu dit ? » C'est simple, j'aurais parié qu'elle refuserait ce poste. Je dis ça par amitié à la personnalité de Leïla Aslaoui. Rien d'autre ! Je laisse l'avenir éclairer ma position. Tout de même, je demeure dubitatif. Comme je suis un algéro-désespéré, je vois peut-être tout en noir. C'est possible ! Ca peut être un mal pour un bien. Nul ne peut préjuger de l'avenir.
Quand j'ai vu l'information sur la presse (Le Soir d'Algérie du 7 juin), à la Une, «Le moustique-tigre de retour !» Je me suis dit : « Encore ! » D'aucuns l'ont vu ici et là. Sur la toile, certains ont posté des photos de ce moustique-tigre, c'est vrai qu'il ressemble au tigre avec ses taches, qui provoque des infections terribles. Ce n'est pas le moment ! On n'en a pas encore fini avec le Covid-19 (au fait, faut-il dire le ou la ?). Notre moustique national est tout gentil, il ne provoque qu'un point rouge. Notre « namouss » risque de disparaître bouffé par ce moustique « berrani ».
Perso, j'ai mis des moustiquaires dans mes fenêtres. Oui, l'air peut rentrer. Et encore ! Je n'ai pas envie de choper un chikungunya. Et autres cochonneries du même genre ! Puis, il n'y a pas de masque qui tienne ni basilic ni autre citronnelle à prévoir pour repousser le moustique-tigre. Je n'ai pas d'eau qui stagne autour de la maison. Ah, j'ai vu des hirondelles faire leur ronde. Je me demande si elles apprécient la chair du moustique-tigre. Si c'est le cas, je serai ravi ! Il nous faut des escadrilles complètes d'hirondelles pour venir à bout de cette nouvelle menace sanitaire. Enfin, s'il n'y avait que ça dans notre pays comme menace, j'appellerais à l'union des forces patriotiques.
J'ai lu l'entretien de la ministre de la Culture (Liberté du 8 juin). Son mot d'ordre est de « réconcilier l'Algérien avec sa propre culture ». En voilà une nouvelle qui est bonne, je vous félicite Madame la Ministre. Je ne suis pas philosophe, mais j'ai compris votre souci de la cosmogonie de notre société. Je partage totalement votre axe d'action. Dans ce cas-là, il faut revoir en profondeur, en long et en large, tous les programmes scolaires. Je me demande ce qu'en pensera votre collègue de l'éducation. Dans ce cas-là, il faut réformer l'esprit des mosquées dans le sens d'un islam de nos ancêtres. Je me demande ce qu'en pensera votre collègue des affaires religieuses. Dans ce cas, il faut interroger les langues et leur rôle dans notre société ; faut-il encore arabiser davantage ? Faut-il s'occuper sérieusement de tamazight ? Faut-il supprimer le français et le remplacer par l'anglais ? Faut-il ouvrir les maisons de culture à tous les courants d'idée ? J'ai lu votre entretien et je n'ai pas trouvé de propositions concrètes. Ce ne sont que gestuelles d'intention, un point c'est tout. Enfin, j'ai déjà entendu ça auprès de vos prédécesseurs. Hormis des festivals budgétivores, à forte tendance idéologique, je n'ai rien vu de passionnant dans notre culture. Au point où je me dis si le ministère de la Culture sert à quelque chose. Je dis ça, je ne dis rien.
Dans ma caboche, je suis encore sous le coup du confinement. Parole, c'est ce que je ressens. Mon programme habituel de la journée a été complètement bouleversé. Je ne vois plus les potes, sinon par mobile interposé. Je ne sirote plus mon thé quotidien dans mon café préféré. Je ne fais plus ma revue de presse, le matin, comme d'habitude (une seconde nature, dit-on). Je ne fais plus ma marche quotidienne, comme d'habitude. Je me contente d'un vélo d'appartement, ce n'est pas suffisant. Je ne suis plus dans ma librairie préférée, librairie Si-Ali-Ou-Cheikh, à côté des écrivains, des poètes, des penseurs, des conteurs, des philosophes, etc. Laissons à Paulo Coelho cet espace de parole : « Mes yeux ne sont pas habitués au désert de sorte que je peux voir des choses que les yeux trop habitués n'arrivent plus à voir. »
Y. M.


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