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Quand la violence symbolique est prise pour cible
Statues déboulonnées dans les manifestations
Publié dans Le Soir d'Algérie le 15 - 06 - 2020

Depuis le meurtre de George Floyd aux Etats-Unis, des manifestations antiracistes éclatent un peu partout dans le monde. Partie de Minneapolis, cette vague de colère déferle sur l'Europe et s'attaque aux symboles de la haine raciale d'hier et d'aujourd'hui.
Pendant huit minutes, le monde entier a assisté à l'agonie de George Floyd, menotté à terre puis asphyxié par une «clé d'étranglement» pratiquée sur lui par un policier américain. Dès le lendemain, sa ville, Minneapolis, s'enflamme, suivie par d'autres régions des Etats-Unis puis certains pays européens comme la France et la Belgique. Parmi les cibles de la colère populaire figurent des statues immortalisant des personnalités historiques controversées.
Déboulonnées, vandalisées ou abîmées, ces œuvres, érigées à la gloire de personnages liés à la traite négrière, l'esclavagisme ou le colonialisme, deviennent les symboles d'un mépris d'Etat envers les souffrances des peuples opprimés. Si en Algérie de nombreuses statues célébrant l'ordre colonial furent déboulonnées au lendemain de l'indépendance, d'autres pays ayant peu ou prou rompu avec leur passé peu glorieux ont cependant gardé ces symboles offensants, chargés de crimes et d'injustices. Ils racontent surtout la fraude d'Etat sur une Histoire écrite, enseignée et canonisée selon le point de vue des vainqueurs et des puissants : elle oppresse par son arrogance et son triomphalisme alors même que le temps et les valeurs adoptées par ces mêmes Etats l'ont définitivement condamnée.
Quand des Belges incendient et badigeonnent de rouge sang des statues de Léopold II, le roi génocidaire dont le règne fut notamment marqué par l'assassinat de millions de Congolais, ils martèlent à travers ce geste l'urgence d'un désaveu officiel de ces personnages ayant sali l'Histoire de leur pays et saigné d'autres peuples. Ils pointent également la flagrance d'une hypocrisie d'Etat qui, à l'instar d'autres gouvernements européens, proclament des valeurs et des principes humanistes et parfois repentantes vis-à-vis de leur passé peu glorieux mais refusent toujours de se séparer officiellement des personnages qui en sont responsables.
À Londres, la statue de Winston Churchill, Premier ministre britannique pourtant sanctifié, a été taguée de la phrase : «Was a racist» (il était un raciste). Malgré son rôle majeur dans la guerre contre le nazisme et son image consacrée d'homme d'Etat charismatique et antifasciste, l'Histoire retient également un Churchill coupable de déclarations et de positions racistes, notamment révélées dans un mémorandum où il défendait «l'utilisation de gaz toxique contre les tribus non civilisées». Mais avant lui, c'est Edward Colston (1636-1721), un négrier ayant bâti sa fortune sur la vente d'esclaves, qui a vu sa statue déboulonnée et jetée dans les eaux du port par les manifestants le 7 juin dernier. Aux Etats-Unis, Christophe Colomb, l'explorateur qui a permis la découverte de l'Amérique et tout ce qui l'a accompagné en génocides et spoliations, est pris pour cible dans différentes villes du pays ; l'une des statues à son effigie ayant même été décapitée.
En somme, les populations s'en prennent à une Histoire écrite, comme les faits l'ayant constituée, sur les cadavres de millions de victimes. Les manifestants et militants antiracistes exigent aujourd'hui la fin de cette violence symbolique qui oblige les habitants des villes à subir chaque jour dans leurs villes cette sublimation arrogante de personnages plus que jamais condamnables.
S. H.


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