Les disparités en matière de développement économique dans la wilaya d'El-Tarf sont criantes. La partie Nord de la wilaya et particulièrement les villes en bordure de la RN 44 sont mieux loties que celles du Sud où se trouve la daïra de Bouhadjar qui accuse un grand retard en matière d'infrastructures économiques et d'unités industrielles. La daïra dispose d'un relief montagneux escarpé avec des forêts très denses et est composée de 4 communes : Bouhadjar, Aïn-El-Karma, Oued Zitoune et Hammam Béni Salah. Elle nécessite un plan de sauvetage d'une très grande envergure afin de rattraper les retards accumulés par rapport aux autres régions de la wilaya. Pour ce faire, des experts locaux dans les TIC préconisent « la mise en place d'une technopole pour booster le développement de toute la wilaya et, en particulier, de ladite daïra. Un développement harmonieux et durable avec, à la clé, la création de milliers d'emplois et de la valeur ajoutée pour toute la région Est du pays ». Interrogé, N. Bourezg, un expert en TIC et développeur d'applications et de logiciels et solutions informatiques, dira avec fermeté, que « les pouvoirs publics doivent, dès maintenant, penser à la réalisation d'une technopole qui doit être située dans la daïra de Bouhadjar et plus exactement au milieu de l'espace en jachère situé à équidistance entre les trois communes, qui sont : Hammam Béni Salah, Oued Zitoune et Bouhadjar. C'est au milieu de ce triangle qui est une sorte d'épicentre, campé dans un cadre extraordinaire, au milieu d'une nature luxuriante, que ce projet est le mieux indiqué. C'est une vallée qui sied le mieux à l'érection de la technopole. Aussi, ce site est-il proche des wilayas limitrophes dont, particulièrement, la wilaya de Souk Ahras et Guelma. Un lieu qui peut devenir le carrefour de tous les informaticiens et talents de l'extrême Est Algérien. Ce projet permettra de désenclaver une fois pour toutes cette région qui souffre le martyre et dont le taux de délinquance est le plus élevé dans la wilaya ». Notre interlocuteur expliquera aussi que « la région regorge de compétences de niveau international en informatique et en électronique mais que ces dernières ne disposent pas d'un lieu réservé exclusivement à cette économie du savoir. Nous pouvons atteindre des taux de croissance à deux chiffres. Par ailleurs, les TIC permettent une insertion professionnelle des diplômés même dans les autres filières. Dans le triangle sus-indiqué, ou plutôt la «Silicon Valley» algérienne, les autorités doivent chercher à mettre en place un partenariat public/privé pour la construction de la technopole qui proposera des offres d'hébergement pour les entreprises allant d'une surface de 50 m2 à celle de 10 mille m2. Ces immeubles et hangars doivent être modulables et équipés de toutes les commodités nécessaires. La technopole de Bouhadjar accueillera le développement de hautes technologies, le développement de services et solutions informatiques pour les marchés local et régional et l'électronique de pointe. Elle permettra, également, la digitalisation des unités de transformation agroalimentaire locales et nationales ». Pour sa part, Ammamri M., ingénieur en électronique, fera noter que «le projet d'une technopole dans la commune de Bouhadjar est un projet révolutionnaire en soi du fait que beaucoup de jeunes veuillent se lancer dans la fabrication de composants électroniques, de panneaux photovoltaïques. Nous pouvons devenir des sous-traitants attitrés pour de grosses boîtes internationales, dont Intel, HP et Dell. Nous avons un coût de l'énergie très bas et une main d'œuvre très compétente et bon marché ». Quoi qu'il en soit, cette technopole dans le cas où elle verra le jour, aura des incidences très positives pour toute la région de l'extrême Est et sera un levier de croissance et d'amélioration des conditions de vie de milliers de cadres, qui n'ont qu'une seule idée bien ancrée en tête, celle de prendre la poudre d'escampette vers des cieux plus cléments. Daoud Allam