À l'indépendance, face à l'invasion des chansons occidentales et orientales, il fallait trouver une place pour un genre algérien qui plaise à la jeunesse, plutôt «branchée» rock ou variétés françaises avec Elvis Presley, les Beatles, Johnny Hallyday, Antoine ou Salvatore Adamo. Il y a 14 ans, le 17 juillet 2006, le chaâbi et la chanson algérienne perdaient El Hachemi Guerouabi. Celui dont le prénom-surnom «El Hachemi» suffit à désigner sans l'ombre d'un doute une voix et un style particuliers dans l'univers musical algérien. C'est lui qui a apporté une agréable note de fraîcheur et d'élégance à un genre musical auparavant connu pour sa rigueur et son «austérité», incarné notamment par son aînée El Hadj M'hamed El Anka. El Hachemi Guerouabi a vu le jour le 6 janvier 1938 dans le quartier d'El Mouradia (à l'époque la Redoute). A l'instar de cheb Hasni, plus tard, il avait commencé une carrière de footballeur, comme ailier droit à la Redoute FC, avant de devenir chanteur. A vrai dire, il a commencé à s'intéresser à la musique dès le début des années 1950. Ses références étaient El Hadj M'rizek et Mohamed Zerbout. Au music-hall El Arbi, il obtient deux prix, puis chante, à l'Opéra d'Alger, Magrounet lehwahjeb. À l'indépendance, face à l'invasion des chansons occidentales et orientales, il fallait trouver une place pour un genre algérien qui plaise à la jeunesse, plutôt «branchée» rock ou variétés françaises avec Elvis Presley, les Beatles, Johnny Hallyday, Antoine ou Salvatore Adamo. C'est grâce au génie créatif de l'auteur compositeur Mahboub Bati et sa collaboration avec des interprètes comme Guerouabi, notamment, que le chaâbi retrouve «sa jeunesse». El Hachemi fera la joie des mélomanes algériens avec les nouvelles chansons écrites et composées par Bati, notamment El Bareh et El Werqa. L'artiste est connu aussi pour ses interprétations de textes classiques comme Youm El Djemaâ, Koul Nor ou El Harraz. El Hachemi Guerouabi avait donné, le 4 juillet 2005, un mémorable concert public au théâtre de verdure Laâdi-Flici d'Alger, malgré une maladie qui le faisait souffrir depuis quelques années déjà. Le maître du chaâbi est mort le 17 juillet 2006 à Zéralda (ouest d'Alger) à l'âge de 68 ans. Il est enterré dans le cimetière d'El Madania à Alger. Souvent imité et jamais égalé, il laisse une «école» et un grand nombre d'«élèves», d'adeptes. Kader B.