Trois semaines de travail de titan ont suffi à des jeunes volontaires de la région d'Aït Bouaïssi, commune de Tizi N'berber, de réaliser l'exploit d'aménager la rivière Imaârten, pour la transformer en véritable attraction du village. Au début, les travaux ont été lancés par un seul habitant natif de la région, avant que les citoyens, encouragés par l'initiative, lui emboîtent le pas. Au final, au bout de 21 jours d'une forte mobilisation, le projet a été mené à son terme, imprimant à l'endroit une nouvelle dimension. L'équipe de bénévoles engagés dans la réalisation du projet dit vouloir, à travers cette œuvre, rendre un vibrant hommage aux ancêtres. Ce projet a, ainsi, permis de sécuriser l'endroit, pont routier sans garde-corps, mais surtout de «raconter le parcours et la générosité des vieilles». «Pour moi, la rivière est une vieille centenaire, illustrée par les poutres. Les jeunes lui ont offert une chaîne en argent et des boucles d'oreilles à travers la clôture. Elle est devenue protectrice et écarte tout danger. Elle protège les enfants des chutes mortelles», explique Mourad Messaoudène, initiateur de ce projet. «Par conscience écologique, nous avons réalisé cette œuvre avec des matériaux locaux, tout émane de la région, de la rivière ou encore de la forêt sans l'utilisation de matières ou couleurs étrangères. Les clôtures sont réalisées avec des poutres centenaires», précise l'initiateur ajoutant que «les jeunes du village les ont transportées, de loin, sur leurs épaules». Donner une seconde vie à des poutres centenaires « chêne zéen» et une baratte existant depuis 1962, tel est l'objectif tracé par ces jeunes qui se sont donnés à fond pour concrétiser ce qui n'était qu'un rêve. «Avec ce projet, nous allons garder l'endroit propre, mais surtout préserver les fortes valeurs ancestrales dont la tiwizi», ajoute la même source. Pas loin de la baratte, l'eau jaillit d'un rocher passant par une corne. La fontaine est baptisée «Tala Yissek» montagne sous forme de corne. L'endroit est devenu féerique. Ce n'est pas la première initiative dans la région que réalisent des bénévoles. En 2017 déjà, un bénévole nommé Mamache Salah avait déjà donné l'exemple, en érigeant des passerelles sur la rivière pour rendre ses majestueuses cascades accessibles. Les gens de la région, qui ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin, envisagent d'autres initiatives et d'autres actions au bénéfice de la commune. Ils croient vraiment en le décollage du tourisme rural. K. A.
