Plus qu'une journée avant que les élèves du cycle primaire ne rejoignent leurs classes. Alors que l'échéance est imminente, beaucoup de parents restent encore très sceptiques à l'idée d'envoyer leurs enfants à l'école en pleine recrudescence de cas de Covid-19. Si les textes rendent obligatoire l'enseignement de 6 à 16 ans et prévoient des sanctions pour toute déscolarisation, ils n'évoquent pas des situations exceptionnelles comme l'actuelle pandémie. Unique alternative, l'enseignement à distance. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Deux courants traversent actuellement la société au sujet de la reprise des classes. Le premier, favorable, applaudit le retour des élèves après plus de sept mois de coupure, le second l'est beaucoup moins en raison des risques sanitaires. Des craintes légitimes exprimées par beaucoup de parents, ne sachant pas quelle attitude adopter. Mercredi matin, il faudra cependant avoir pris sa décision. Quelles conséquences pourrait avoir celle de déscolariser momentanément un enfant ? Au ministère de l'Education, la question semble surprendre. Le scénario n'a visiblement pas été envisagé. On se contente de faire référence à la loi sur l'orientation scolaire, datant de 2008 et qui stipule que l'enseignement est obligatoire. C'est, en effet, l'article 12 de ladite loi qui stipule que « l'enseignement est obligatoire pour toutes les filles et tous les garçons âgés de 6 ans à 16 ans révolus. L'Etat veille, en collaboration avec les parents, à l'application de ces dispositions ». La Constitution garantit également dans son article 53 un enseignement « gratuit » et « obligatoire ». Que risquent les parents qui vont à l'encontre de ces dispositions ? Le même article de ladite loi stipule que « les manquements des parents ou des tuteurs légaux les exposent à une amende allant de cinq mille (5 000) à cinquante mille (50 000) dinars algériens ». Pourtant, cette même loi offre une brèche, celle de l'enseignement à distance. Si les textes évoquent l'obligation de l'enseignement jusqu'à 16 ans, il n'est pas clairement dit que ce dernier doit se faire uniquement dans les établissements scolaires. Les textes portant création de l'Office national d'enseignement et de formation à distance (Onefd) précisent que ce dernier « est chargé de dispenser un enseignement à une frange de la population n'ayant pas suivi une scolarité normale en présentiel pour diverses raisons ». Les raisons les plus souvent invoquées sont soit une maladie chronique ou handicap empêchant l'enfant de rejoindre un établissement scolaire. Les situations de pandémie ne sont aucunement évoquées. Que peuvent donc faire les parents réfractaires à l'idée d'envoyer leurs enfants à l'école ? L'unique solution demeure de les inscrire aux cours par correspondance. Que risquent-ils ? Absolument rien du tout puisque des parents ayant déjà fait l'expérience de déscolariser leurs enfants n'ont jamais été inquiétés. Les mécanismes permettant d'assurer une traçabilité de la scolarité des enfants sont quasi inexistants. Lorsqu'un enfant ne va plus à l'école, ni le directeur, ni la Direction de l'éducation ne s'en inquiètent, encore moins des services sociaux réduits à leur plus simple expression depuis des années déjà. Comment ont procédé les pays ayant décidé depuis quelques semaines déjà du retour des enfants en classe ? Beaucoup d'entre eux ont laissé une petite marge de manœuvre aux parents qui ont pu temporiser avant de décider de l'envoi de leurs enfants. Ils avaient également la possibilité de présenter des certificats médicaux attestant d'une maladie chronique, rendant impossible la fréquentation de l'école en temps de pandémie. Une option que les parents d'enfants présentant des maladies connues pour être des facteurs de risques peuvent choisir, même si pour le moment, le ministère de l'Education s'installe dans une normalité, ignorant l'angoisse des parents. N. I.