Je pensais à une recherche de consensus, à une volonté de calmer les esprits dits retors, nous voilà dans une contrainte, celle d'obéir, dont on ne soupçonnait pas l'origine. A qui pensait-il faire plaisir en usant d'un ton exalté et aussi agressif ? Je doute fort qu'en officiant ainsi, le ministre des Sports rende service à ses supérieurs. À mon avis, c'est le genre même d'interventions qui desservent les causes qu'elles sont censées anoblir. Pourquoi ne pas s'occuper exclusivement de sport au lieu de courir convoquer le 1er Novembre ? Celui de 1954, date du déclenchement de la Révolution menée par des hommes et des femmes dont on oublie tellement souvent de rappeler les hauts faits d'armes et dont on se contente d'à peine effleurer les mérites ! Sauf lorsque le passé glorieux peut rehausser le présent. Inviter les Algériens à aller se faire voir ailleurs, à se trouver un pays de rechange ! La femme que je suis, fille de martyr, à laquelle un jeune responsable, tout juste arrivé aux commandes d'un ministère, dicte de se soumettre ou de quitter le pays pour l'indépendance duquel son père a sacrifié sa vie, n'apprécie pas la sommation. Mais alors pas du tout ! Comment calmer un excès de langage en rappelant qu'autant l'abstention que le non sont des droits constitutionnels ? Un exil pour ceux qui, parce qu'ils n'ont pas eu l'occasion ou la permission d'en débattre, contredisent ce qui se fait sans leur assentiment ? Qui vous a soufflé une telle agressivité, Monsieur Khaldi ? À moins que vous n'ayez pas eu besoin d'encouragement pour menacer et insulter les Algériens ? Parce que c'est bien ainsi que vos propos ont été interprétés ! A moins que vous ignoriez de quoi vous parlez, nous n'avons pas de pays de rechange. Le terrorisme islamiste a lui aussi tenté de nous en chasser. Son entreprise barbare n'a pas réussi à nous jeter dehors. J'ignore si un quelconque sursaut va vous conduire à vous excuser, mais je vous conseillerai quand même de vous abstenir, à l'avenir, de surfer sur des vagues aussi provocatrices. Ne ravivez pas les frustrations et ne créez pas de polémique là où la rencontre d'idées nouvelles devrait primer ! M. B.
