Incendies à travers tout le pays ! Le mystère s'épaissit ! Comment se fait-il qu'aucun feu ne se soit déclaré à... Chemini ?! Allons bon ! Voilà que des feux se déclarent un peu partout à travers le pays. Dix wilayas en tout ! Sans prévenir. Sans communiqué préalable. Des feux dont personne, à l'heure actuelle, ne sait encore qui ou quoi les a allumés ! Vous aurez remarqué que j'ai pris soin d'écrire «qui ou quoi» ! Eh ! Pas folle la guêpe ! Je n'en sais rien, moi, d'où viennent ces incendies ! Vous m'auriez interrogé sur les feux déjà déclarés depuis des lustres et des lampes cramées, je vous aurais répondu à profusion. Je vous aurais parlé du feu qui couve depuis tant et tant d'années. Des feux qui se sont déclenchés depuis si longtemps. Des feux de la fitna. Des feux de croisement. Des feux de braise. Des braises qui attisent le feu. Bref ! Je vous aurais abreuvé en la matière, ce qui en soi est une performance, abreuver les gens en plein incendie ! Mais des feux de dieu ou du diable qui apparaissent subitement-tout-à-coup ici et là, et même là-bas, je sèche ! Oups ! À la réflexion, je change le verbe «sécher» et le remplace par «caler». Sécher ? T'es fou ! La sécheresse est un adjuvant du feu, et on risque de m'accuser d'être le criminel derrière cette subite et foudroyante flambée d'incendies qui ont ravagé dix wilayas de Dézédie. Donc, je ne sèche pas, je cale bark ! Mais caler ne m'empêche pas d'être tout de même admiratif ! Ola ! Attention ! Dès que j'ai écrit «admiratif», j'ai aussitôt lu dans vos yeux «sale pyromane !»Mais nooooon ! C'est juste que je déclare ma flamme... heu... disons plutôt que je reste baba devant la discipline exemplaire de ces incendies. Dans un pays comme le nôtre, pas franchement connu ni réputé pour son sens de la discipline, des feux qui se déclenchent dans dix régions au même moment, c'est de la synchronisation ou je ne m'y connais pas ! Non ! Je le répète ! Je ne m'y connais pas ! Arrêtez de me zyeuter comme un incendiaire. Je dis juste que c'est tout de même stupéfiant ces départs de feu minutés. En plein hiver ! Pourquoi j'en fais ainsi des caisses et des tonnes ? Pour retarder ma chute traditionnelle. J'ai la trouille d'arriver trop vite à la fin de cette chronique. Je me doute bien que dès que ma phrase ritournelle sera couchée sur papier, prononcée, ils viendront m'embarquer. Oh ! Et puis zut ! Qu'ils viennent ! Je n'ai pas le choix ! J'ai toujours chuté ainsi, sans langue de... bois : je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.
