Après le MC El Eulma et le MC Saïda, entre autres, Mustapha Sbaâ a atterri au MO Béjaïa où il semble déjà très apprécié. Il attendait avec impatience la date de la reprise des entraînements, autorisée par le MJS et comme elle a été prise au 20 décembre, il est prêt à entamer sa fonction pour mener la formation béjaouie vers un retour parmi l'élite qui n'est pourtant pas son objectif principal. Pourquoi ? Réponse dans cet entretien. Le Soir d'Algérie : Vous avez déclaré récemment qu'un travail colossal vous attend. Mustapha Sbaâ : Oui, d'abord parce que j'ai une équipe remaniée à 90% et que c'est un énorme travail qui reste à faire avec des joueurs qui sont inactifs depuis plus de neuf mois. Et que pensez-vous de cette Ligue 2 à deux groupes ? Il y aura beaucoup de derbies, moins de déplacements longs et moins de dépenses. Cela va augmenter la pression et la concurrence entre les clubs. À propos de pression, avec les matchs à huis clos et l'absence des supporters, elle sera moindre et il n'y aura plus l'avantage du terrain ? Je crois que les joueurs algériens se sont adaptés au football mondial en ce qui concerne l'avantage de recevoir. Un terrain de foot demeure le même partout. Avez-vous repris les entraînements ? Nous n'avons pas repris pour la simple raison que les enceintes sportives sont fermées. Les joueurs s'entraînent chez eux individuellement. Chaque semaine, je leur transmets un programme d'entraînement. Bon, ils l'ont fait au début mais après, j'ai senti une lassitude chez eux. Et puis, ce sont des joueurs de foot et le ballon est leur outil de travail. Mais à cause du Covid-19, le stade est fermé et ils ne peuvent s'exercer avec un ballon. Vous souhaitez l'ouverture des stades ? Nous devons apprendre à vivre avec cette pandémie et ce virus qui ne va pas disparaître dans l'immédiat. Par conséquent, il faut bien reprendre avec ces mesures barrières comme la distanciation, le masque ainsi que les tests. Ces tests qui coûtent cher, ce qui ne va pas arranger les difficultés financières du MOB. À part les clubs qui sont parrainés par une société, comme ceux de la Ligue 1, toutes les autres formations ont des difficultés financières. C'est un réel problème qui a été aggravé par la pandémie. Alors, je pense sincèrement que l'état doit intervenir pour apporter une aide substantielle aux clubs qui en ont besoin. Les tests PCR et les prises en charge sont coûteuses et sans l'aide de l'Etat, je ne vois pas comment les clubs peuvent s'en sortir. Une saison à blanc serait négative pour le foot national. Le foot national qui commence à exporter des joueurs ? Notre football renferme des talents, c'est évident. D'ailleurs, parmi les joueurs de l'EN qui ont remporté la dernière Coupe d'Afrique des nations, il y avait des titulaires issus du foot national à l'image de Belamri, Belaïli, Atal et Slimani. Je pense sincèrement que l'on peut produire d'autres talents. Malgré les difficultés financières ? Oui, il faut juste de l'organisation, du travail et de la volonté. Le MJS vient de fixer la date de reprise des entraînements au 20 décembre. Cela doit vous satisfaire ? Oui, il était temps que l'on soit fixé. Cela me va parfaitement sur cette reprise mais d'autre part, nous n'avons pas la date de la reprise du championnat et disons que pour cela, je suis satisfait à 50% seulement, mais bon, on nous annonce le mois de février et on aura certainement une date prochainement. Quel est votre objectif pour cette saison ? Comme l'équipe a été refaite à 90% et qu'elle est composée de jeunes, on visera le maintien mais s'il y a possibilité de mieux faire, pourquoi pas ? Maintenant, il ne faut pas oublier qu'il y a six clubs qui seront relégués et un seul pour accéder. Alors, il est inutile de promettre un objectif que l'on ne peut pas atteindre. Par conséquent, soyons logiques et objectifs. Visons le maintien et après on verra. Propos recueillis par Hassan Boukacem
