En l'espace de dix ans, la filière de la pomme de terre a vu sa production s'intensifier et son rendement s'améliorer. La feuille de route adoptée par le secteur de l'agriculture et du développement rural pour la période 2020-2024 met en ligne de mire la réduction de l'importation des semences de la pomme de terre. L'objectif semble avoir été atteint pour le compte de l'année 2020-2021 avec une baisse significative de 50% du volume d'importation des semences. À travers le développement de cette branche, le secteur espère relever le défi de l'exportation. Les professionnels du secteur considèrent cette baisse comme une nouvelle étape de franchie dans la concrétisation du programme national visant à développer cette filière stratégique qui joue un rôle déterminant sur le plan socioéconomique. Constatant ce progrès notable, les services agricoles comptent booster davantage la production nationale à travers un dispositif spécifique. Selon les précisions de la cellule de communication du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, « le secteur planche actuellement sur la révision du dispositif régissant la production de la semence ». L'objectif principal est d'encourager la production nationale de la semence, en vue « de réduire davantage le volume des importations », précise la même source. Dans le même ordre d'idées, les mêmes services tenteront « d'identifier les établissements producteurs et les importateurs ». Ces mesures visent à renforcer la stratégie des importations, mais encore « la finalité est de produire des semences de qualité et de couvrir les besoins nationaux», voire éventuellement « dégager des surplus de production de semences », explique-t-on. La cellule de communication soutient, dans la même optique, qu'une fois les besoins nationaux sécurisés, « le secteur se tournera naturellement vers l'export ». Les représentants du secteur prévoient, par ailleurs, de beaux jours pour la filière de la pomme de terre. Le communiqué du ministère de l'Agriculture soutient ces prévisions, en révélant que « le volume de semences de pomme de terre importées depuis la date de démarrage de l'opération le 15 novembre 2020 a atteint 19 909 tonnes contre 50 000 tonnes à la même période de la campagne écoulée et 67 000 tonnes en 2018-2019 ». Le même document souligne que « la filière pomme de terre ne cesse d'enregistrer des performances aussi bien en produits de consommation qu'en segment semence, dont les besoins nationaux sont couverts à plus de 80% actuellement ». Le ministère relève en outre que « cette réduction a permis un gain financier de plus de 15,2 millions d'euros depuis le début de l'opération d'importation en mi-novembre 2020 à ce jour, par rapport à la même période de la campagne 2019-2020 et de 23,74 millions d'euros par rapport à celle de 2018-2019 ». M. Z.
