Les fonctionnaires du secteur du commerce ont maintenu leur débrayage, en dépit des garanties de la tutelle. Les protestataires ne veulent visiblement rien lâcher et ne renoncent pas à leurs revendications socioprofessionnelles. Ils réclament, notamment, des conditions de travail plus décentes. Plusieurs Directions du commerce de wilaya ont été chamboulées, hier dimanche, en raison du débrayage observé par les fonctionnaires du secteur. Les personnels du commerce ont répondu à l'appel lancé par l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), et le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), par une large mobilisation. Les contestataires mettent en avant la détérioration des niveaux professionnels et de vie des personnels du commerce. Outre cet aspect de la plateforme de leurs revendications, la secrétaire générale du Snapap, Nassira Ghozlane, a souligné que cette démonstration exprime quelque part « la désillusion des travailleurs ». En sachant que « la plupart des réclamations portées par ces derniers sont en suspens depuis des années ». Elle constate que les rencontres de concertation avec la tutelle se multiplient mais sans « aucune perspective réelle sur le champ de l'application ». Nassira Ghozlane estime que cela démontre que « les préoccupations des travailleurs dépassent les prérogatives des ministres ». Pour elle, la satisfaction des revendications des travailleurs nécessite aujourd'hui « l'intervention urgente des décideurs ». Rappelons que cette action intervient quasi instantanément avec la publication du dernier communiqué de la tutelle, qui a assuré que les négociations avec les représentants des travailleurs du secteur du commerce ont débouché sur un terrain d'entente. « Plusieurs points centraux de la liste de leurs revendications ont été satisfaits », a indiqué le ministère du Commerce. Il a, dans ce registre, assuré que l'Etat veillera à « améliorer, sur le long terme, les conditions de tous les travailleurs du secteur ». La SG du Snapap a, par ailleurs, exprimé sa solidarité « avec tous les travailleurs ». Nassira Ghozlane précise que les conditions des travailleurs sont en constante dégradation. « Le pouvoir d'achat est de plus en plus réduit pour les fonctionnaires », dénonce-t-elle. Ce point en question représente, dit-elle, « l'axe central du combat des travailleurs ». Nassira Ghozlane fera remarquer que le personnel relevant de tous les secteurs s'apprête à initier « une large contestation dans les semaines qui viennent ». Elle fait savoir que des assemblées générales des syndicats des collectifs de travailleurs sont tenues régulièrement. Par conséquent, les divers secteurs d'activité risquent, selon elle, d'être touchés par des grèves cycliques ou même illimitées. On aura compris que les solutions proposées par le ministère du Commerce aux doléances des fonctionnaires ne sont pas à la hauteur des attentes de ces derniers. La grève prendra fin aujourd'hui, mais reprendra d'après les collectifs des travailleurs du 10 au 13 janvier prochains, si la situation ne se débloque toujours pas. Elle a concerné, hier, les Directions du commerce de plusieurs wilayas, telles que : Oran, Alger, Tlemcen, Laghouat, El Bayadh, M'sila, Tébessa, Saïda, Relizane, Timimoun... Récemment, le Syndicat national des personnels du commerce a reproché à la tutelle son « désengagement ». Il reproche au ministère du Commerce son renoncement à honorer ses engagements concernant l'amendement du statut particulier du corps des contrôleurs, de même que la revue du décret exécutif 205-11 portant système d'indemnisation, au moment où d'autres secteurs ont bénéficié de similaires augmentations. Le Syndicat des contrôleurs du commerce reproche également aux services du ministère de la Justice leur refus de recouvrer les montants des amendes mentionnés dans les P-V élaborés par les contrôleurs, et leur virement dans le compte y afférent, selon la loi 238-06 portant création du compte des rentes additionnelles. Il reproche également aux services du ministère des Finances l'exploitation totale du restant dans le compte IFRC, se contentant de seulement 25%. Il réclame aussi le bénéfice pour 1962 fonctionnaires de la promotion dont ils sont privés, alors qu'ils cumulent dix ans de travail et certains ont même frôlé les 28 ans de carrière dans le poste, sans bénéficier d'aucune promotion. Le même syndicat revendique, en dernier lieu, le bénéfice de la prime portant lutte contre la propagation du coronavirus, malgré leur présence sur le terrain, affrontant cette pandémie. M. Z.