La secrétaire générale du Parti des travailleurs estime que le projet de loi portant amendement de la loi électorale est «rétrograde» en ce sens qu'il est «basé sur les corporations et le tribalisme» et va faire «exploser la corruption». M. Kebci - Alger (Le Soir) - Louisa Hanoune, qui intervenait hier matin à l'ouverture d'une session ordinaire du bureau politique du parti, n'a pas du tout été tendre à l'endroit du pouvoir qui n'a d'autre souci, selon elle, que de recycler le système qu'il incarne. Ceci à travers, notamment, a-t-elle cité, le projet de loi portant amendement du code électoral. Un texte «rétrograde, basé sur les corporations et le tribalisme et qui va faire exploser la corruption». Pour elle, l'objectif est clair, «en finir avec le multipartisme, les associations et organisations indépendantes en leur substituant une représentation factice», avertissant que si le pouvoir maintient son agenda électoral avec ce projet de loi, il s'en sortira avec un «monstre politique, pas une Assemblée populaire nationale». Et de préciser que la majorité du peuple algérien qui mène depuis le 22 février 2019 ce qu'elle qualifie de «deuxième révolution» après celle de novembre 1954 «n'a à aucun moment réclamé des élections anticipées, mais sa souveraineté totale, complète, le départ du système et pas son replâtrage». «Le peuple en a marre des changements de personnes par d'autres par une nouvelle allégeance pour la poursuite du cours dévastateur», dira-t-elle encore. Aussi, Hanoune estimera que le pouvoir «pense tromper l'intelligence des Algériens en instaurant des structures visant la caporalisation de la vie politique et associative à travers les observatoires et les hauts conseils». «Nous n'avons pas besoin d'observatoires ni de hauts conseils, mais des politiques conformes aux aspirations des Algériens», dira-t-elle. Des structures qui constitueront des «repères de corruption», soutiendra-t-elle, non sans qualifier la perspective de dissoudre le ministère de la Jeunesse et des Sports une fois le Conseil supérieur de la jeunesse installé de preuve d'un «dé-tricotage des missions de l'Etat». Toujours à propos de l'Assemblée populaire nationale, la secrétaire générale du PT considère que sa dissolution récente par le chef de l'Etat est «tardive». Ceci non sans s'interroger «si toutes les lois antisociales et antinationales qu'elle a eu à adopter ces deux dernières années seront abrogées ou amendées». Changement du gouvernement: un non-événement Concernant le remaniement opéré au niveau du gouvernement, Hanoune avoue «en rire en d'autres circonstances». «C'est un non-événement», dira-t-elle à propos de ce lifting dans l'exécutif et qui traduit, selon elle, «l'incapacité du système de procéder à un vrai changement avec une même politique impopulaire et antisociale». En ce qui concerne la grâce présidentielle au profit des détenus du mouvement populaire, la secrétaire générale du PT estime que c'est là le «fruit de la mobilisation de la révolution» et une «reconnaissance que ce sont des détenus d'opinion», non sans s'inquiéter sur le dossier des détenus. «Combien sont-ils encore en prison ? s'interrogera-t-elle, parlant du «flou» qui entoure ce dossier et citant le cas de Ali Ghediri et celui de bien d'autres qui sont encore en prison. «Un flou qui traduit la crise au sein du système», dira-t-elle encore. Hanoune abordera également la décision prise de porter le nombre de wilayas du pays à 58. Une décision à propos de laquelle elle a affirmé que les budgets de ces dix nouvelles wilayas n'étaient pas prévus dans la loi de finances 2021. «Comment seront financés les postes, les programmes de développement de ces nouvelles entités administratives ?» s'interrogera Hanoune qui dit déceler de la «propagande» et du «populisme» dans cette décision. M. K.