Avec l'enregistrement le 12 mars 2020 du deuxième décès au coronavirus annonçant ainsi l'entrée en phase trois de la propagation de l'épidémie, le président de la République avait annoncé le premier confinement à partir du dimanche 15 mars. Toutes les villes ont connu, depuis cette date, des rues désertées et un silence encore inconnu. Une expérience partagée par des milliards de personnes qui ont dû restreindre leur vie quotidienne pour contenir le virus. Le discours du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, adressé à la Nation le 17 mars 2020 dans lequel le confinement et d'autres décisions ont été annoncés, a institué ainsi le mot « confinement » : mesures de restriction prises par de nombreux gouvernements dans le monde pour tenter de limiter la propagation du nouveau coronavirus. Un mot qui a été désigné mot de l'année 2020 par le dictionnaire anglais Collins. L'Algérie, comme la plus grande majorité des pays, est entrée en confinement de manière progressive et, vers la mi-avril, 3,9 milliards de personnes, soit la moitié de l'humanité, ont vécu une forme ou une autre de confinement. Le silence irréel des rues désertées n'est troublé que par les sirènes des ambulances qui rappellent que la mort rôde. Le premier confinement a été décrété du 15 mars jusqu'au 5 avril 2020, c'était la première mesure préventive contre la propagation du coronavirus et l'on était loin de se douter que cette première action serait loin d'être la dernière. Les premières mesures prises pour freiner la propagation Le président de la République a annoncé, à travers un communiqué, la fermeture des écoles, des universités, des instituts de formation ainsi que des établissements d'accueil de la petite enfance pour trois semaines. «Le président de la République a ordonné, après consultation des ministres concernés, la fermeture des écoles de l'enseignement primaire, moyen et secondaire, des universités et instituts de l'enseignement supérieur, à l'exception des facultés où se déroulent encore les examens de rattrapage, à partir du jeudi 12 mars jusqu'au 5 avril », lit-on dans le communiqué de la présidence. Ce dernier souligne que cette décision concerne également les établissements de formation relevant du secteur de la formation et de l'enseignement professionnels, ainsi que les écoles coraniques, les zaouïas, les classes d'alphabétisation et tous les établissements éducatifs privés et les jardins d'enfants. Actions clés menées depuis le début de la pandémie Parmi la batterie de mesures et d'actions entreprises durant cette année, un téléphone vert 3030 dédié aux informations et préoccupations des citoyens sur le coronavirus SARS-Cov2 a été mis en place par les autorités sanitaires. Le 22 mars, le ministre de la Santé annonce que «l'Algérie est entrée en phase 3 de l'épidémie de coronavirus». Le port du masque devient obligatoire dans les espaces publics à partir du dimanche 23 mai sous peine de sanction. Le 28 juin, le Président a annoncé que toutes les frontières du pays seront fermées jusqu'à la fin de la pandémie et avant cette date, le ministère de la Santé conseillait aux citoyens algériens devant se rendre dans les pays où l'épidémie est active de différer leur voyage, et aux ressortissants algériens établis dans les pays où l'épidémie est active d'ajourner également leurs visites familiales sauf en cas de nécessité absolue. Un arsenal juridique pour accompagner la situation épidémiologique Avec la confirmation d'un premier cas de Covid-19 en Algérie, le 25 février 2020, une abondante législation a été adoptée pour faire face à la situation. Une stratégie a été élaborée visant une diminution progressive du nombre de cas, de manière à éviter la saturation des établissements hospitaliers avec le recours à tout un arsenal juridique accompagnant la situation de l'évolution épidémiologique à l'échelle nationale et de wilaya. Une série de décrets exécutifs ont été élaborés en partant du décret exécutif n°20-69 du 21 mars 2020 qui a fixé les principales dispositions concernent la suspension de tous types d'activités de transport de personnes allant des services aériens, en passant par les transports routiers et ferroviaires, alors que le bilan épidémiologique évoquait 139 cas de coronavirus confirmés et 8 décès. Le même texte a exhorté également les administrations publiques « à mettre en position de congé exceptionnel rémunéré au moins 50% de leurs effectifs, accordant la priorité notamment aux femmes enceintes, celles élevant des enfants ainsi que les personnes atteintes de maladies chroniques et celles présentant des vulnérabilités médicales ». Le deuxième décret exécutif n°20-70 du 24 mars 2020 a fixé des mesures complémentaires de prévention avec l'encadrement des activités de commerce et d'approvisionnement des citoyens, de règles de distanciation et décrété le confinement total de la ville de Blida. S'en est suivi le décret exécutif n°20-72 du 28 mars 2020 portant extension de la mesure de confinement partiel à domicile de 19h à 7h du matin à certaines wilayas alors que le décret exécutif n°20-86 du 2 avril 2020 a concerné des prorogations des dispositions relatives aux mesures de prévention et de lutte contre la propagation du coronavirus dans le volet du confinement partiel à domicile, applicables dans 5 wilayas. Le décret exécutif n°20-102 du 23 avril 2020 a encore prorogé la mesure de confinement partiel à domicile avec réaménagement de ses horaires pour certaines wilayas (17h à 7h) pour 15 jours supplémentaires tandis que la situation épidémiologique établie relève 97 nouveaux cas confirmés de coronavirus et 5 nouveaux décès en 24 heures et une baisse pour la première fois du nombre de décès en 24 heures. Les professionnels de la santé à l'honneur Comme signe de reconnaissance envers les professionnels de la santé, le décret exécutif n° 20-104 du 26 avril 2020 est venu instituer une prime exceptionnelle au profit de personnels exerçant des activités d'hygiène, d'assainissement et de désinfection, mobilisés dans le cadre de la prévention et de la lutte contre la propagation du coronavirus. À noter que depuis le début de la pandémie, 167 victimes du corps médical ont été enregistrées dont 144 médecins, 11 chirurgiens-dentistes et 11 pharmaciens, selon les statistiques de la Société algérienne des médecins généralistes. En guise de récompense pour les efforts des guerriers de la santé, le décret présidentiel n°20-137 du 31 mai 2020 a porté sur l'attribution de la plus haute distinction du pays. Il s'agit de la médaille de l'ordre du mérite national au rang de « Achir », à titre posthume, au professeur Si Ahmed El Mahdi, qui était en première ligne dès le début de la propagation de la pandémie, à Talhi Djamel, ambulancier, décédé alors qu'il accomplissait son devoir, et au Dr Wafa Boudissa, qui continuait à travailler alors enceinte de 8 mois et dont le décès a affecté les Algériens. Pour ce qui est de la facilitation de l'approvisionnement du marché national en produits pharmaceutiques, en dispositifs médicaux et en équipements, le décret exécutif n°20-109 du 5 mai 2020 a apporté des réponses aux nombreuses questions des opérateurs pharmaceutiques. Les dernières actions entreprises Le 13 février 2021, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a lancé une plateforme numérique pour l'organisation de l'opération de vaccination qui a ciblé, au départ, deux wilayas pilotes, à savoir Blida et Alger, et qui a été généralisée une semaine après. Le 14 février 2021, le Premier ministre a prorogé le confinement partiel à domicile pour une durée de 15 jours, de 22h jusqu'au lendemain à 5 heures du matin dans 19 wilayas. Cette mesure a été maintenue en ce mois de mars 2021. Il a été également décidé la levée partielle de la mesure de fermeture des marchés de vente des véhicules d'occasion sur l'ensemble du territoire national, la levée de la mesure de limitation du temps d'activité à 21 heures. Concernant certains commerces, la levée de la mesure de limitation des activités des cafés, restaurations et fast-foods à la vente à emporter uniquement, la reprise de l'ensemble des activités hôtelières publiques et privées, à l'exception des célébrations de cérémonies et de fêtes, l'ouverture de l'ensemble des mosquées sur le territoire national. Toutes ces levées devant être accompagnées du respect des mesures barrières. Les nouveaux variants font leur apparition Le 4 mars 2021, l'Institut Pasteur d'Algérie a annoncé la détection de 6 nouveaux cas du variant britannique du coronavirus (Covid-19), suite à la confirmation, le 25 février dernier, de deux cas porteurs du variant britannique à Alger. Le jeudi 11 mars, un autre communiqué de l'IPA a été rendu public faisant état de 7 nouveaux cas du variant britannique de la Covid-19 et de 13 cas du variant nigérian (Nigeria). « Dans la continuité des activités de séquençage des virus Sars-CoV-2 mises en place par l'Institut Pasteur d'Algérie dans le contexte de surveillance des variants circulant actuellement dans le monde, il a été procédé à la confirmation de 7 nouveaux cas du variant britannique et de 13 nouveaux cas du variant nigérian.» Pour ce qui est des 13 cas confirmés du variant nigérian, il s'agit de 3 cas de la wilaya d'Alger (dont deux de la même famille), un cas de la wilaya de Souk-Ahras, 6 cas de la wilaya de Tébessa, un cas de la wilaya de Ouargla (Hassi-Messaoud), 2 cas de la wilaya d'In-Salah. Ilhem Tir