Edifié durant la période coloniale après la découverte des mines de phosphate et de fer dans la région de Tébessa, le cours Carnot a été baptisé au lendemain de l'indépendance place de la Victoire (An Nasr). Cette grande place publique en intra-muros fortifiée par la majestueuse muraille romano-byzantine, cette merveille dont se targuaient jadis les Tébessis, est aujourd'hui abandonnée et livrée à elle-même. Dominant du haut la porte Caracalla, l'église Saint-Crespine, les portes Soloman, la synagogue et la mosquée El-Attik que les Thevestins ont toujours appelés communément El-Blassa, la «placette», mémoire de la cité antique dont les édifices architecturaux sont considérés comme des creusets culturels inestimables, uniques au monde, symbole d'un dialogue romano-byzanto-musulman. Hélas, aujourd'hui, si d'aventure il vous arrive de passer par l'entrée ouest de la ville, sachez où mettre les pieds ! Les immondices jonchent la cité, agressent visiteurs et passagers qui pointent du doigt la municipalité pour qui l'hygiène est un vain mot. À ce niveau-là, l'insalubrité qui y règne est alarmante. Tout n'est qu'ordures ménagères, détritus, etc. S'en dégagent odeurs fétides et nauséabondes qui rendent impossible la traversée de la placette sans se boucher les narines. Maalem Hafid