Le manque de pluviométrie inquiète aujourd'hui en Algérie. Et le DG de l'ADE le reconnaît. Pour cela, les pouvoir publics sont appelés à recourir à une stratégie de rationalisation afin de répondre aux besoins des citoyens en matière de disponibilité d'eau potable, industrielle et agricole. Le niveau des barrages qui participent à la production d'eau potable à hauteur de 40% enregistre actuellement un taux de remplissage insuffisant. Les eaux de dessalement et des nappes souterraines offrent une alternative pour répondre à la demande. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Une stratégie de rationalisation de la consommation d'eau potable s'impose afin d'économiser l'eau. Hocine Zaïr l'a expliqué dans les détails, hier lundi, sur les ondes de la Radio nationale de la Chaîne 3. Il s'agit d'une démarche visant à économiser l'eau par « la réduction des plages horaires de distribution, afin de répondre aux exigences de la situation actuelle». La situation impose de veiller à préserver les réserves des barrages avant tout, est-il expliqué. Concrètement, l'opération est présentée comme suit : avant toute chose, l'ADE procédera selon les spécificités régionales en matière de disponibilité d'eau, avant de mettre en œuvre le programme de rationalisation. La distribution d'eau potable envisagée à l'avenir se présente comme suit : la plage horaire du H24 passera au quotidien, c'est-à-dire à 12 heures de distribution, alors que celle du quotidien, elle, sera de l'ordre de 6 heures. Selon les explications du DG de l'ADE, la plage horaire du quotidien qui se situe actuellement entre 10 h et 18h, sera réduite et programmée entre 6h et 12h, ajoutant que dans certains cas, l'ADE procédera à la distribution d'un jour sur deux. Mais le problème qui se pose dans une conjoncture particulière de grosse consommation comme durant le mois de Ramadhan, le même responsable assure que cette période ne sera pas concernée par les nouvelles mesures de rationalisation d'eau. « La tutelle a décidé de continuer à respecter le programme habituel durant tout le mois de Ramadhan », c'est-à-dire sans aucune restriction, fait-il savoir. Néanmoins, il ajoutera que si la situation des réserves des barrages persiste, le programme d'économie d'eau sera effectif durant toute la saison estivale. L'Algérie dispose d'un vaste programme de dessalement d'eau de mer destiné à la consommation, et pour cela, Hocine Zaïr dira que l'Algérie compte 11 stations de dessalement qui produisent 2 millions de m3/jour, en attendant la réalisation de 4 autres grâce à l'apport d'investisseurs étrangers. Ainsi, un programme d'urgence a été décidé au profit de Zéralda, Aïn Benian, Palm-Beach et Bou Smaïl qui « atténueront le stress hydrique au niveau du centre du pays ». Approuvant le fait que l'Algérie est située dans la région la plus « sèche » du monde, de l'avis des experts, l'invité de la rédaction de la Chaîne 3 dira que d'ambitieux programmes sont inscrits. Il citera, ainsi, la station de dessalement à l'ouest d'Alger qui produira 300 000 m3/jour, celle de la wilaya d'El-Tarf de 300 000 m3/jour qui alimentera les wilayas de Annaba, de Guelma, l'est de Skikda, celle de Bejaïa pouvant atteindre 100 000 m3/jour, de Skikda (de 70 000 m3/jour) destinée au complexe de phosphate et à l'alimentation en eau potable. Ceci répond au décalage de la pluviométrie à la source du stress hydrique et le changement climatique, déclare-t-il. Quant aux régions des Hauts-Plateaux et du sud du pays, elles bénéficieront des eaux préservées des barrages. Aussi, pour les régions du Sud, il dira que l'Algérie bénéficie d'un large potentiel hydrique des nappes souterraines. « L'Algérie dispose de l'une des plus grandes réserves d'eau douce évaluée à 40 000 de milliards de m3, où l'on exploite actuellement 5 milles m3/jour », explique-t-il. Il s'agit d'une exploitation qui alimente Tamanrasset et In Salah. Enfin, il fera savoir que dans le domaine de l'agriculture, la solution envisageable pour l'irrigation des 2 millions d'hectares de terres agricoles réside essentiellement dans l'exploitation des eaux épurées. A. B.
