Il commence par me servir un élégant : «eh, la vieille», avant de rentrer dans le vif du sujet. Le qualificatif n'est pas dérangeant, en soi, au regard de ce qui va suivre puisqu'il lui faut défendre à tout prix le discours de quelques sinistres résidus du Fis dissous. Rachad et ses prêches furieux ! Il y en a, certes, et je veux croire qu'ils soient majoritaires, qui se démarquent des chefs terroristes planqués outre-mer et qui ne renoncent pas à leurs rêves de s'installer aux commandes mais, il y a ceux qui, soit n'étaient pas encore nés durant la décennie rouge, soit étaient trop jeunes pour se joindre aux horreurs commises par un proche ou une connaissance, soit sont carrément fascinés par les appels, autant audacieux que pressants, à l'agression. Inutile de revenir sur les tapis verts que les réseaux sociaux déroulent à l'anathème. L'opportunité de rester anonymes qu'ils offrent à ceux dont la principale qualité est de grenouiller discrètement permet de casser du démocrate à satiété. Puisque nous citons les Zitout, Amir DZ, Dhina, Haddam et leurs journalistes-relais qui officient ici et là, pourquoi ne pas parler de ce lecteur qui pense intimider, à défaut de convertir à son idéologie, ceux qui défendent un point de vue différent, en les inondant de mails grossiers inspirés par l'incertitude qui le ronge. Quand ils n'ont pas les mots pour expliquer leur démarche ou convaincre des vertus de leur engagement, ils versent dans l'insulte. Dans une vulgarité digne de l'idéologie dont ils se prévalent. Mon congé m'aura, pour la nième fois, permis d'apprécier le niveau, au ras des pâquerettes, des petits soldats de Rachad qui puise ses recrues n'importe où, sans se soucier de l'image qu'il est censé renvoyer pour appâter d'éventuels hésitants. Vous pouvez disparaître des écrans pour une raison ou une autre, eux, sont en mission ! Au turbin ! Avec l'aveuglement du serviteur inconditionnel. Si vous n'êtes pas avec eux, vous devenez inévitablement l'hérétique à combattre. Triste cause pour laquelle de sombres individus rivalisent en insanités. Vulgaires, ils le sont et n'ont aucune gêne à vous démontrer leur raffinement. M. B.
