La tournure prise par la pandémie n'a pas eu d'incidence sur la décision des 23 membres de l'alliance Opep+ de rouvrir progressivement les vannes à partir de la semaine prochaine, comme convenu au début du mois, lors de leur réunion du début avril. Avancées à mardi, les retrouvailles des ministres des pays de l'Opep et leurs dix alliés menés par la Russie n'ont pas été influencées par la dramatique évolution de la pandémie de Covid-19 en Inde, le troisième principal importateur de pétrole. En effet, le calendrier sur lequel les 23 de l'Opep+ s'étaient entendus il y a un mois pour augmenter la production a été maintenu tel quel. Dès lors, à partir de samedi 1er mai, la production du groupe augmentera de 350 000 barils/jour en mai et en juin pour ensuite augmenter de 100 000 barils/jour pour atteindre les 450 000 en juillet. Pour le moment, les nouvelles alarmistes sur la propagation des contaminations au Covid-19 en Inde, au Japon, au Brésil et en Turquie n'ont pas eu le don de faire dévier les ministres de l'Opep+ de la ligne de conduite qu'ils se sont imposée dans la perspective de parvenir à l'équilibre du marché. Un équilibre que les pays producteurs ont bon espoir d'atteindre plus tôt que beaucoup le croient, grâce à l'American Rescue Plan Act, le plan de relance économique américain pour lequel 1 900 milliards de dollars seront dépensés pour l'essentiel en 2021, ainsi qu'une quantité de pétrole très conséquente au moment même où les stocks aux Etats-Unis n'en finissent pas de se réduire. Une situation globale qui a permis que les prix des deux barils de référence se stabilisent globalement. En fait, en guise de surprise, cette fois la réunion de l'Opep+ n'a été que très avare puisque le seul fait notable a été la tenue de la rencontre du Comité de suivi ministériel conjoint (JMMC) et la réunion ministérielle en même temps, mardi. En tous les cas, c'est un scénario qui a fait l'affaire des traders et négociants sur les deux principaux marchés, le prix du baril ayant conclu la journée de mardi en hausse, 1,17% à Londres où le Brent était cédé au prix final de 66,42 dollars, alors qu'à New York le WTI a gagné 1,66 % pour afficher 62,94 dollars en fin de séance. Des niveaux de prix qui se maintenaient hier jusqu'à la mi-journée. Azedine Maktour/APS