Les élections pour le renouvellement des sections ordinales des Conseils de l'Ordre des médecins, chirurgiens, dentistes et pharmaciens, tenues jeudi à Alger, ont suscité de vives polémiques en raison du choix du lieu du déroulement du scrutin. Ces élections se sont bien tenues, jeudi à la polyclinique Les Sources Alger, contrairement à la décision du ministère de la Santé qui avait désigné quelques jours avant les hôpitaux comme centres de vote. La situation a généré un bras de fer entre la tutelle et les organisateurs. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Les élections pour le renouvellement de la moitié des Conseils de l'Ordre des médecins, pharmaciens et cliniciens dentaires ont bien eu lieu, jeudi, et se sont déroulées comme prévues par le Conseil de l'Ordre des médecins sur le lieu même désigné par l'Ordre des médecins d'Alger. Elles se sont poursuivies jusqu'à 18 heures, heure de fermeture des bureaux de vote, «conformément au code électoral du Conseil de l'Ordre» dirigé par le docteur Bekkat Berkani. Et ce dernier le précise bien, insistant sur le respect des textes de la corporation concernant les modalités d'organisation des élections. «Nous nous sommes référés au code électoral de la corporation qui stipule que c'est à l'Ordre des médecins de prendre toutes les mesures de préparation et d'organisation des élections», précise Bekkat Berkani. Le Conseil de l'Ordre des médecins conduit par le docteur Bekkat Berkani a imposé un «coup de force» en maintenant le lieu du déroulement des élections malgré le refus de la tutelle. Pour rappel, le ministère de la Santé avait appelé quelques jours avant à voter au niveau des hôpitaux. «Ce n'est pas au bout de 3 jours que nous allons changer d'avis pour des élections qui sont préparées depuis 3 mois», réagit le docteur Bekkat, qui trouve «curieux» que le ministère de la Santé s'ingère dans les affaires d'une corporation «souveraine». «La tutelle n'a pas à s'ingérer dans la préparation et la tenue des élections d'un organisme professionnel et juridictionnel qui est le Conseil de l'ordre des médecins», s'étonne-t-il. Et de faire savoir que le ministère de la Santé a tenté de mettre en doute la crédibilité de ces élections en introduisant une demande en référée à la Chambre administrative de la cour d'Alger, mercredi, à propos du lieu de la tenue des élections. Il est à signaler qu'à quelques jours seulement des élections pour le renouvellement de moitié des Conseils de l'Ordre des médecins, chirurgiens dentistes et pharmaciens, l'Association nationale des praticiens hospitalo-universitaire (ANPHU) s'est élevée par la voix de son président le professeur Madjid Bessaha, contre des irrégularités voire des «dérives» dans la préparation de ces élections. Le chef de service de l'hôpital de Béni Messous Alger a dénoncé dans un communiqué rendu public 23 mai dernier, le manque de transparence dans lequel baigne le climat de préparation de la tenue des élections de renouvellement des structures des Conseils de l'Ordre des médecins, chirurgiens, dentistes et pharmaciens. «Ce sont des pratiques qui portent atteinte au code de déontologie médicale», avait accusé le professeur. Questionné sur le sujet, le président du Conseil de l'Ordre des médecins, le docteur Bekkat Berkani, déclare s'étonner du comportement de «ceux qui tentent de «porter préjudice» à ces élections. Il fait savoir à ce sujet que l'organisme qu'il dirige a mis en application les textes qui régissent le code électoral en toute transparence. Le scrutin organisé jeudi pour le renouvellement de la moitié des membres des Conseils de l'Ordre des médecins, chirurgiens, dentistes et pharmaciens vise la désignation de 18 nouveaux candidats. Ceux en poste, au nombre de 18, poursuivront leur mandat de 4 années aux Conseils de déontologie médicale. A. B.