Frederick Arthur Bridgman, né le 10 novembre 1847 à Tuskegee (Alabama) et mort le 13 janvier 1928 à Rouen, en France, est un des rares peintres américains qui soient parvenus (à l'époque) à se faire un nom à Paris. Mais c'est certainement grâce à l'Algérie qu'il avait réussi à le faire. Après avoir exposé avec succès son travail durant l'année 1865/1866 à la Brooklyn Art Association, Bridgman part étudier à Paris, sous le parrainage d'un groupe d'hommes d'affaires de Brooklyn. Il s'installe alors à Paris et s'inscrit aux Beaux-Arts, où il étudiera pendant 4 années dans l'atelier de Jean-Léon Gérôme. Il expose Un cirque provincial au Salon des artistes français, en 1870, un tableau qui eut un succès si grand, qu'il l'envoie à New York, pour l'exposer à la Brooklyn Art Association. Il commence aussi à vendre ses peintures au marchand d'art Goupil, le beau-père de Gérôme, qui l'influença et lui fit découvrir la thématique «orientale». On le surnomma «Le Gérôme américain», tant l'influence de Gérôme était visible dans ses toiles, comme Portrait d'une Kabyle (1875) ou Fidèles à la mosquée (1876). En 1872, le peintre américain quitte la France pour un voyage vers l'Epagne, puis vers l'Afrique du Nord. Arrivé à Tanger, il prit le bateau pour Oran, puis le train vers Alger. Il s'installa dans un quartier pauvre de la ville. Comme beaucoup d'autres artistes de l'époque, il va aussi aller jusqu'à Biskra. En voyageant à travers l'Algérie, il découvrit des oasis, des paysages et des villages pittoresques qui l'inspireront tout le long de sa carrière. Les scènes de vie du quotidien des «autochtones» seront peintes dans ses toiles. Frederick Arthur Bridgman retourne en Occident où, suite au grand succès de sa toile Les funérailles de la momie, achetée par James Gordon Bennet, propriétaire du New York Herald, il monte une exposition personnelle à l'American Art Gallery, à New York, dans laquelle il rassemble plus de 300 œuvres qui ont laissé le public extasié devant la fidélité, la qualité et la fraîcheur de l'exécution. C'est cette exposition qui lui avait valu son élection à la National Academy of Design. En 1881, il publie le livre Hivers à Alger, une œuvre richement illustrée de ses gravures, dessins et peintures. En 1885, Bridgman revient en Algérie en compagnie de son épouse Florence Mott Baker, pour s'installer à Biskra et retrouve sa source d'inspiration favorite, à savoir la vie quotidienne, rurale et domestique. Frederick Arthur Bridgman reste, à ce jour, l'un des plus grands peintres de l'école orientaliste américaine. Grâce à l'Algérie ! K. B. [email protected]