De la guérilla urbaine au maquis de la Wilaya I. Parcours d'un fidayi gentleman de Amar Guerfi est un livre témoignage, principalement, sur la guerre de Libération nationale (1954-1962), mais aussi sur la période qui l'avait précédée, celle, notamment, de la lutte politique. «Sa vie trépidante sera ponctuée d'événements qui relèvent de la tragédie grecque. Il peut être considéré comme un héros de guerre. Lui, prend les choses naturellement, estimant avoir juste fait son devoir, en homme ordinaire. Pourtant, les péripéties qui se sont succédé dans sa vie affirment la portée immense de son cheminement», écrit Jaoudet Gassouma au sujet de Amar Guerfi, dans la préface de l'ouvrage paru dernièrement chez Chihab Editions. Le témoignage de Guerfi a été appuyé par ceux de ses compagnons de lutte qui sont Mohamed El Fidayi et Mahdjoub El Mekki. Le livre de 143 pages commence par le chapitre titré «Une enfance rebelle». «Je suis né le 8 octobre 1935 à Batna, dans un quartier qu'on appelait ''Le Camp''. En réalité, il s'agissait d'un haouch, dans le quartier arabe de Batna, qui appartenait à la famille Barghout. Mon père, Messaoud Guerfi, partageait une maison traditionnelle de quatre pièces avec la famille de Ali Merabet, chacune des deux familles disposant de deux pièces, sans eau, sans électricité, sans aucune commodité ; un habitat des plus précaires, comme celui de tous les Algériens en cette époque», raconte Amar Guerfi. Les chapitres suivant sont intitulés, respectivement, «1953, les prémisses d'une révolution», «Les cellules des fidayine à Batna», «Et les attentats !», «Au maquis de la Wilaya I», «Les péripéties de mon arrestation», «Dans les prisons» et, enfin, «Ma libération». Le livre comporte également un chapitre intitulé «Témoignages» et un autre portant le titre de «Annexes». Amar Guerfi, dit «Hamid», a été au secrétariat d'un des plus importants chefs de la région des Aurès, El Hadj Lakhdar, et il a accueilli au maquis Liamine Zeroual. Mohamed El Fidayi, de son côté, a, notamment, côtoyé le commandant Ali N'mer et Salah Nezzar. Mahdjoub El Mekki, lui, avait côtoyé au maquis Chadli Bendjedid, Amar Bouglèze, le colonel Mohamed Chaâbani, ainsi que le colonel Abdelkader Chabou. «Jusqu'à aujourd'hui, les trois évoquent cette étape de leur vie comme dans un vade-mecum naturel sans héroïsme surfait, ni sens de l'exploit surréaliste...juste des faits accomplis, juste un devoir réalisé», fait remarquer Jaoudet Gassouma qui avait aussi transcrit les enregistrements des entretiens avec Amar Guerfi, Mahdjoub El Mekki et Mohamed El Fidayi, réalisés par Azeddine Gherfi. Kader B.