Nouvellement mariée, elle n'avait que 17 ans. Elle est accusée d'avoir attenté à la vie de son époux par l'emploi d'une substance de nature à entraîner la mort. Autrement dit, à son empoisonnement. Le couple est marié depuis à peine quelques mois mais il a du mal à se supporter. Le mari devient donc gênant, pour sa femme qui n'a qu'une seule idée en tête : s'en débarrasser. Elle échafaude pour cela un crapuleux stratagème. Après avoir passé les fêtes de l'Aïd el Fitr chez ses parents, elle retourne donc dans son domicile conjugal. Et le lendemain matin, elle verse dans la tasse de café au lait de son mari une dose d'insecticide, un alcaloïde dangereux. Le mari, jusqu'alors en bonne santé, a commencé à se sentir mal, son malaise s'accentue alors qu'il est admis à l'hôpital. Ce n'est qu'après avoir effectué des analyses de sang poussées que les praticiens découvrent la présence d'une substance particulièrement toxique dans son organisme. La police est avisée et les enquêteurs soupçonnent sa femme qui passe rapidement aux aveux. Incriminée, sa femme dira aux enquêteurs qu'elle a éprouvé des symptômes psychologiques de grossesse qui nuisent au bien-être du couple et qu'elle ne se rappelait de rien. Il s'est avéré pendant l'enquête qu'effectivement, la mise en cause était en état de grossesse. En prison, elle accouche d'un nourrisson de sexe masculin que le père a récupéré juste après l'intervention. En première instance, jugée le mois de septembre de l'année 2016, l'accusée avait écopé de 10 ans de prison ferme. Elle interjettera appel et cette affaire est rejugée en ce début de semaine devant la même juridiction. Devant la barre, cette fois elle se rétracte et raconte qu'elle n'a jamais tenté de mettre fin aux jours de son mari, et qu'elle ne se souvient pas avoir mis du poison dans son café. L'avocat de la défense est intervenu tout au long du procès pour contester les éléments de preuve, décrédibiliser la victime et mettre à mal les rapports développés par les experts en médecine. Il a mis en valeur tous les éléments qui sont favorables à l'accusée ou du moins tous ceux qui peuvent semer le doute sur sa culpabilité. Après les délibérations, les jurés ont rendu leur verdict : l'épouse est condamnée à 10 ans de prison ferme. A. Bensadok