On le dit des canards sauvages mais c'est aussi valable pour toutes les autres espèces d'oiseaux. Ce qui les distingue toutefois, les uns des autres et leur donne une certaine aura et de l'envergure, c'est leur grâce lorsqu'ils déploient leurs ailes et leur capacité à résister aux vents contraires. À l'adversité. Aucun n'est à l'abri et ne doit sa survie qu'à sa capacité à déjouer les attaques de prédateurs sans scrupules. Comme l'arbre ne saurait cacher la forêt, celle-ci ne peut pas être un havre de paix pour la linotte, trop étourdie quand il lui faut se méfier des rapaces. Vue du ciel, l'Algérie offre un bien singulier spectacle d'un pays-continent plongé dans le tumulte d'interminables difficultés qui ne peut, de ce fait, se dresser droit sur ses jambes. L'impatience des Algériens à un mieux-vivre aujourd'hui, pour avoir attendu trop longtemps, a des répercussions sur la confiance en soi, et a ébranlé les promesses non tenues, de rejoindre, à terme, le club de nouvelles puissances émergentes. Nous sommes à la traîne, loin de la Chine, de la Russie ou de l'Inde. Comment s'en sortir alors ? L'Afrique du Sud implose, recule, le Nigeria est menacé de partition. Ici et là, le système de gouvernance de ces dernières décennies a révélé un visage de monstre corrupteur. Cela veut dire que le capital (toutes les richesses y compris humaines), d'un pays est allègrement livré à la gabegie et les détournements des deniers publics. Cette traîtrise a un nom : le vol ! Ainsi l'ex-Président sud-africain se serait rempli les poches, brisant du coup le rêve de tous les militants anti-apartheid, à leur tête le défunt Nelson Mandela. Chez nous, l'on est régulièrement abasourdi par le linge sale déballé devant nos yeux incrédules. Des ministres, des officiers supérieurs étoilés tombent aux mains de la justice comme de vulgaires délinquants. Faut-il s'étonner que tout bloque en dépit des discours ronflants sur les grands projets de développement... pour le bien-être du citoyen sur lequel « veillent jalousement » les commis de l'Etat. Non, la facture est trop salée, les coupables doivent répondre de leurs actes. Oui, on les voit de là-haut, ils volent bas. Brahim Taouchichet [email protected]