Le modèle économique post-Covid ne pourra s'élaborer sans une réelle implication du secteur privé, de l'avis du président du Conseil national économique, social et environnemental. Rédha Tir appelle les opérateurs économiques à prendre plus de risques et à investir dans des créneaux pas encore explorés comme le transport aérien, maritime ou les banques. Le Cnese entend proposer au gouvernement une feuille de route permettant une plus grande mobilisation des capacités tant financières que managériales. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - La crise induite, d'un côté, par les effets de la pandémie de Covid-19 mais également l'effondrement des prix du baril de pétrole imposent une transformation du modèle économique. Une mutation que le Conseil national économique, social et environnemental n'imagine pas sans l'apport du secteur privé. Son président a d'ailleurs lancé hier un appel aux opérateurs privés afin qu'ils soient plus audacieux et qu'ils investissent dans des secteurs qui certes peuvent être considérés comme à risque mais qui sont à valeur ajoutée. Rédha Tir a cité, par exemple, le transport aérien ou maritime ou encore les banques. Un appel lancé à l'occasion de la tenue d'un séminaire sur le «financement de l'économie : la mobilisation des capitaux privés pour des investissements utiles» et qui vise à proposer au gouvernement une feuille de route en vue de «mettre en place une stratégie financée adaptée afin de mobiliser les capacités financières et managériales adéquates». Des propositions qui interviennent dans un contexte marqué par des changements. En effet, note le Cnese, «si jusque-là, l'économie algérienne fait preuve de résilience, le niveau bas des cours du pétrole et l'environnement international imposent une mutation qui puisse permettre de consolider la soutenabilité des équilibres interne et externe de son économie en mobilisant les capitaux privés», rappelant que les crédits octroyés pour le financement du secteur public l'ont été «à des taux déconnectés du marché». Résultat : cette planification financière a réduit les banques à un rôle de caissier des entreprises publiques. Pour le président du Cnese, «l'effort de la relance économique doit être soutenu par une mobilisation accrue des capitaux privés afin que l'investissement privé prenne toute sa place dans la réalité économique » à travers ce qu'il qualifie d'«entreprenariat responsable qui contribue efficacement dans l'investissement et la création de richesses en faisant appel à ses ressources propres » et d'un «nouvel esprit qui puisse répondre à la volonté d'une relance inclusive». Pour le président du Cnese, «le monde de l'entreprise a changé» et il devient «impératif de renforcer la contribution du secteur privé au financement des grands projets structurants en améliorant le financement de l'économie nationale qui doit mobiliser des capacités financières», expliquant que «la prise en charge du développement en Algérie exige enfin que soit organisée la passerelle commune entre tous les acteurs afin de participer au processus de transformation profonde de l'économie algérienne». Présent à cette rencontre, Issad Rebrab a appelé à «libérer les initiatives» et au retour du crédit acheteur alors que d'autres opérateurs privés ont pointé du doigt l'absence de confiance, les responsabilités diluées mais surtout l'immobilisme. N. I.