Avant même que l'on ait fini d'affronter les effets de la troisième vague et d'en compter les victimes, des experts nous agitent le spectre d'une très probable quatrième. En attendant, les Algériens se démènent comme ils peuvent, et ils démontrent qu'ils peuvent beaucoup. À tel point que certaines institutions, plutôt que de prendre en charge leurs doléances, en sont réduites à laisser faire des citoyens qui, à l'évidence, s'en sortent beaucoup mieux. Faire l'inventaire des dégâts causés par les incendies, tenir un registre de tout ce que l'administration annonce qu'elle va faire, mais, surtout, essayer de comprendre pourquoi ce qui semble possible, aujourd'hui, n'a pas pu l'être avant. Pourquoi cette dernière attend-elle toujours d'y être contrainte pour se mettre au boulot ? Quelqu'un me disait, hier, à propos de nos responsables, qu'ils préféraient se croiser les bras plutôt que de prendre toute initiative qui pourrait se retourner contre eux et leur coûter leur statut. Des décisions pour lesquelles on pourrait les contraindre plus tard à rendre des comptes. Je me souviens, en effet, de ces gestionnaires qui avaient cessé toute prise de décision après le sort fait à certains de leurs homologues jetés en prison. Pour mauvaise gestion, selon la sentence émise par le tristement célèbre Ouyahia, alors Premier ministre, engagé dans une opération mains propres qui avait ruiné la santé et coûté la vie à bon nombre d'entre eux. Souvent, je me suis demandé pourquoi des cadres, après s'être fait traiter comme ils l'ont été, ont quand même tenu à clamer leur fidélité au cynique Bouteflika ! La tendance au retournement étant ce qu'elle est et ce que nous savons d'elle, beaucoup n'ont pas hésité à se dire victimes d'un système mafieux alors que leur comportement demeurait autant inexplicable qu'inexcusable. Comparée à l'image qu'ils tentent vainement d'offrir à une opinion publique rompue aux mensonges en tous genres, un autre portrait. Celui plus respectable d'un jeune homme armé d'une seule branche d'arbre avec laquelle il tentait courageusement, mais sans grand espoir, d'éteindre le feu. La vidéo a fait le tour des rédactions de la planète. M. B.
