J'ai parlé, hier, du jardin de la Grande-Poste fermé depuis deux années au moins. Les mairies pourront toujours accuser la presse d'être injuste à l'égard des élus. On pourra toujours affirmer que les propos de certains médias lorsqu'ils parlent d'eux sont diffamatoires. Celle d'Alger- Centre pourra toujours affirmer avoir rouvert le jardin de l'Horloge au public. Vrai, pour l'ouverture ! Mais au compte-gouttes. On en libérait les portes de leurs chaînes et en permettait l'accès tout juste pour quelques heures. Le temps de nous surprendre et nous redonner le sourire, et puis hop ! Sans que l'on sache pourquoi, on remettait les chaînes et en interdisait de nouveau l'accès. Depuis la Covid-19, les autorités locales n'ont même plus besoin de faire semblant. C'est fermé, point barre ! Il arrive souvent que l'étonnement se substitue au dépit, comme dans bon nombre de cas récents. Que le cynisme participe à faire barrage et empêche de faire les bons choix dans la vie. Les maires ont toujours une combine en réserve pour ne pas avoir à nettoyer en permanence. Fermer les jardins. Comme si les moyens de respirer un air frais étaient tellement abondants, qu'en fermer quelques-uns pouvait passer comme une lettre à la poste. Pauvre jardin de l'Horloge, comme on l'appelle. Les arbres qui y sont plantés datent de l'époque coloniale. Comme si les maires avaient plus urgent à faire qu'à payer des jardiniers. Depuis qu'il fait des siennes au moindre éternuement, le coronavirus m'a empêchée de vaquer à certaines occupations qui mènent droit vers ce quartier-là. Il y a belle lurette que l'on s'était aperçu que les responsables locaux préféraient les guitounes aux espaces fleuris ! En attendant, donc, que la situation le permette et que la bonne solution soit trouvée, interdire resterait la meilleure option. On ne m'a jamais écrit que je râlais trop. On m'a traitée de raciste, d'hérétique, de pro-système, d'appartenir à un journal qui manie, à la perfection, la brosse à reluire, mais on ne m'a jamais reproché mon humeur chagrine. Je prends donc la complaisance à l'égard de cette dernière comme une autorisation à regarder le verre à moitié vide. M. B.