Plus de dix millions d'élèves ont repris, hier mardi, le chemin de l'école afin de rejoindre leurs classes. Une rentrée scolaire que le ministère de l'Education nationale souhaite la plus normale possible. Mais à peine entamée, la nouvelle année scolaire promet d'être agitée de par les sempiternelles problématiques qui menacent son déroulement. Les syndicats attendent leur tutelle au tournant, sur plusieurs questions jugées cruciales, dont celle de l'ouverture des postes budgétaires, au moment où le secteur est marqué par une crise de recrutement sans précédent, avec un nombre important de postes vacants. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Le ministre de l'éducation nationale, Abdelhakim Belabed, a indiqué hier, lors d'une conférence de presse tenue en marge du coup d'envoi de la rentrée scolaire, que près de 800 enseignants diplômés des écoles supérieures attendent d'être recrutés. « Le cas de ces derniers sera pris en charge dans les plus brefs délais », a-t-il rassuré, sans s'étaler davantage sur le sujet. Or, la crise du recrutement fait plus que jamais rage dans le secteur. Il faut savoir que le nombre de postes vacants dans les paliers du secondaire et du moyen n'a jamais autant inquiété. Les syndicalistes n'ont cessé d'avertir sur le manque d'enseignants dans les lycées et les collèges notamment. Une situation qui risque d'engendrer, selon eux, une surcharge qui pèsera lourd sur les enseignants qui sont déjà en poste. Même en mobilisant tous les remplaçants, cette insuffisance ne sera pas palliée, s'inquiètent les partenaires sociaux. Certains syndicats autonomes de l'éducation ont même préconisé le report de la rentrée, puisque les conditions ne sont pas toutes réunies. Car la question du recrutement n'est pas l'unique obstacle à la réussite, non pas d'une rentrée mais de toute l'année scolaire. C'est le cas de Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), qui a fait état d'une anarchie en matière d'organisation et de gestion, à commencer par les emplois du temps que plusieurs enseignants reçoivent le jour de la rentrée. Il a également exprimé son regret que deux jours avant la reprise des cours, il y ait encore des élèves qui s'inscrivent. Le président de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), Sadek Dziri, exprime, lui aussi, ses réserves quant au déroulement de cette nouvelle année. D'après lui, la problématique liée à la surcharge des classes, conjuguée au manque d'effectifs dans les établissements, risque de se compliquer. Cette question aurait due être réglée depuis longtemps. Il estime que le climat n'est pas propice à une rentrée des classes « plus ou moins normale ». La solution est par ailleurs, dit-il, d'ouvrir au plus vite, des postes budgétaires, en particulier pour les matières des mathématiques et de l'arabe. Si le premier jour de la rentrée scolaire s'est déroulé plus ou moins normalement dans la plupart des établissements, ça n'a pas été le cas pour certaines écoles primaires. Dans quelques localités à Tizi-Ouzou, les écoles n'ont pas accueilli comme prévu les élèves, en raison de problèmes liés à la cantine scolaire. Des cas similaires ont été signalés à Bouira et à Bordj-Bou-Arréridj. M. Z.