Les velléités des syndicats de l'éducation d'aller vers une action de protestation n'ont pas manqué de susciter le mécontentement de l'association des parents d'élèves, dont les membres préviennent que si cela venait à se produire, alors que l'année scolaire débute à peine, ils n'hésiteraient pas à recourir à une action en justice contre ces «syndicats frondeurs». C'est ce qui est explicitement exprimé dans le communiqué de l'association des parents d'élèves rendu public. Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) - Les porte-parole de cette association ont vite réagi aux dernières déclarations émanant des présidents de syndicats autonomes notamment. Rappelons que ces syndicalistes ont dénoncé dans des communiqués les conditions socioprofessionnelles du personnel de l'éducation tout en évoquant un potentiel recours à des actions de contestation concrètes sur le terrain si la tutelle n'intervient pas. Cette éventualité reste toutefois au stade théorique, puisque les syndicats sont toujours partagés quant au fait d'initier des débrayages ou autres dans un contexte déjà complexe. Une partie juge qu'il est préférable de ne pas se hâter à prendre cette décision, tandis que l'autre appelle le personnel de l'éducation à mettre un coup de pression à la tutelle pour qu'elle réagisse enfin. Cette dernière option est inenvisageable pour l'association des parents d'élèves qui considère que recourir à un débrayage ou même y faire allusion « constitue une source de pression pour les parents et les élèves». Les membres de l'association tiennent à préciser dans leur communiqué, qu'ils considèrent les revendications socioprofessionnelles du personnel de l'éducation légitimes, notamment dans une conjoncture économique aussi délicate. Ce qu'ils ne conçoivent pas en revanche, «c'est de faire aboutir leurs doléances en instrumentalisant les élèves et en jouant avec leur avenir», soulignent-ils. Ces derniers jugent déjà que le niveau des élèves est en net recul, et les grèves à répétition ne feront qu'aggraver les choses. L'association estime que ce genre de décision est souvent «irréfléchie», dans la mesure où les contestataires «ne se rendent pas compte du tort causé par ces perturbations régulières». Par conséquent, les représentants de cette organisation trouvent «inadmissible» que l'intersyndicale de l'éducation «parle de grèves alors que l'année scolaire débute à peine». Ce recours systématique à la menace de débrayer entrave sérieusement le cours des activités scolaires. L'association prévient par conséquent, qu'elle n'hésitera pas à «saisir la justice» pour en découdre avec les syndicats qui tenteront d'initier une grève qui paralysera les établissements scolaires. Réagissant à ce communiqué, des syndicalistes n'ont pas manqué de rappeler que la grève est un droit et qu'il est absurde d'imaginer un instant qu'on puisse porter plainte contre eux pour le simple fait d'évoquer la tenue d'une grève. Combien même «on décide d'observer un débrayage, aucun argument aussi pertinent soit-il n'est en mesure d'amener la justice à nous l'interdire», a précisé Liamine Riache, membre du Conseil national des lycées d'Algérie (CLA). Rappelons que ce syndicat est le premier à avoir appelé à protester contre la détérioration du pouvoir d'achat, estimant que «c'est la seule voie susceptible de permettre aux enseignants de recouvrer un mode de vie à la hauteur de leurs sacrifices». Pour les membres de l'UNPEF, bien qu'aucune décision n'ait été prise dans ce sens, «en réclamant de meilleures conditions socioprofessionnelles, les syndicats sont dans leur droit», ont-ils insisté. Bien sûr, il est important disent-ils, de se conformer à certains préalables tel que le préavis de grève par exemple, avant de passer à l'action, toujours est-il que «cela relève de formalités administratives». Ils jugent les propos de l'association des élèves totalement «déraisonnables», d'autant plus que rien n'est encore décidé. M. Z.