L'ONU a affirmé mardi qu'au moins 1 000 personnes avaient été arrêtées depuis que l'Ethiopie a décrété l'état d'urgence le 2 novembre, la plupart étant originaire de la région en guerre du Tigré. «Nous sommes préoccupés par le fait que les arrestations se soient poursuivies la semaine dernière dans la capitale éthiopienne, Addis Abeba, ainsi qu'à Gondar, Bahir Dar et dans d'autres localités, la police invoquant les dispositions excessivement larges de l'état d'urgence», a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'Homme, Liz Throssell, lors d'un point de presse à Genève. «Cette évolution est d'autant plus inquiétante que la plupart des personnes détenues seraient d'origine tigréenne, arrêtées souvent parce qu'elles sont soupçonnées d'être affiliées ou de soutenir le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF)», a souligné la porte-parole. «D'après des informations, au moins 1 000 personnes auraient été détenues (...), et certaines informations avancent un chiffre beaucoup plus élevé», a-t-elle indiqué. L'ONU renouvelle son appel à la libération immédiate de son personnel Le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, a renouvelé mardi son appel à la libération immédiate des dix employés onusiens locaux détenus depuis quatre jours en Ethiopie. M. Guterres a indiqué dans un communiqué relayé par des médias, que ces personnels «sont détenus sans chef d'inculpation et aucune information précise n'a été fournie sur les raisons de leur arrestation». Le personnel onusien accomplit pourtant «un travail critique et impartial» en Ethiopie, a ajouté le chef de l'ONU, rappelant l'obligation de respecter l'immunité du personnel des Nations-Unies, à l'échelle internationale et en Ethiopie, et à protéger ces derniers, au même titre que tout travailleur humanitaire contre la détention arbitraire. «Le conflit militaire n'apportera pas une paix et une stabilité durables en Ethiopie», a poursuivi M. Guterres, exhortant les parties «à mettre fin aux hostilités et à donner la priorité au bien-être des civils». Il a en outre jugé qu'un «accès humanitaire sûr et sans entrave doit être rétabli de toute urgence». Pour Antonio Guterres, «les défis auxquels l'Ethiopie est confrontée ne peuvent être résolus que par un dialogue impliquant tous les Ethiopiens». APS