«Les oubliées de l'Histoire» est une exposition qu'il ne faut absolument pas oublier de visiter. C'est une expo historique, littéraire et artistique qui se tient jusqu'au 15 janvier 2022 au palais des Raïs (Bastion 23) et qui est dédiée à l'apport des femmes dans l'histoire algérienne. L'événement (expo variée) «Les oubliées de l'Histoire», dont la commissaire est Amel Mihoub, comporte trois volets : historique, artistique et littéraire. «Pourquoi écrire une histoire des femmes ? Négligé, supprimé, masqué, le rôle des femmes fut longtemps effacé du récit historique. Assignées à la sphère privée, le gynécée, et complètement occultées de l'espace public, l'agora, les contributions des femmes aux arts, à la science, aux révoltions ou, de façon plus générale, aux guerres sont pourtant bien réelles. Insoumises, fédératrices, révoltées et créatives, les femmes participent à l'aventure humaine sous tous ses aspects, et l'exposition «Les oubliées de l'Histoire» tend à rétablir modestement leur contribution, largement sous-estimée, à la résistance sous toutes ses formes, à l'art, à la transmission et, de façon plus générale, à l'espace public», lit-on dans la présentation de cet événement initié par Babzman et qui souhaite rendre visible le rôle des femmes, en évoquant leur participation à notre histoire (histoire de l'Algérie). «Il faut savoir que le système de domination des femmes a été institutionnalisé par les Européens qui l'ont imposé par le colonialisme. Le volet historique met principalement en avant la lutte des femmes algériennes et subsahariennes à travers plus d'une trentaine de biographies dédiées à ces femmes. Résistantes à l'occupation et à l'oppression depuis l'Antiquité, les parcours de ces femmes multiples sont réunis à travers les âges par un objectif commun : la lutte et la résistance contre l'ennemi. Un hommage est rendu aux martyres de la décennie noire, qui ont perpétré la lutte en refusant de se soumettre à l'obscurantisme», est-il souligné dans le volet historique intitulée «la résistance au féminin». Dans le volet artistique et sous le titre «les gardiennes du temple», le visiteur découvre une exposition d'œuvres, fruit de la créativité de l'artiste peintre Fatma Zohra Bouaouni, dont les sujets de ses (belles) toiles sont souvent les femmes. Le volet littéraire comporte, notamment, une présentation du premier volume de Tarikhna (notre histoire), intitulé Femmes dans l'histoire de l'Algérie et qui présente «les parcours choisis de quarante femmes d'exception afin de leur rendre hommage mais, surtout, de rétablir une terrible inégalité en les intégrant pleinement dans le récit historique. Rendre visible l'histoire des femmes, c'est rétablir le récit d'une moitié de l'humanité, resté dans l'ombre et l'oubli des siècles durant». Fondé en 2013 par Mira Gacem, son actuelle directrice de publication, ainsi que de la revue (papier) du même nom, Babzman est un portail d'information socioculturelle dédié à l'histoire de l'Algérie. Kader B.