Pour son premier scrutin � la t�te du minist�re de l�Int�rieur, Daho Ould Kablia impose son �style� : communication de r�sultats beaucoup plus tard qu�� l�accoutum�e, une relative ma�trise des chiffres comparativement � son pr�d�cesseur et un sens de la r�partie. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - En charge du d�partement de l�int�rieur depuis mai 2010 , Daho Ould Kablia a eu la t�che d�organiser les �lections pour la premi�re fois. Un scrutin intervenant dans un contexte particulier, marqu� par la crainte � qui s�est confirm�e d�ailleurs � d�une forte abstention. Le ministre de l�Int�rieur bouscule une tradition bien ancr�e : l�horaire de la conf�rence de presse au cours de laquelle sont proclam�s les r�sultats. Habituellement, ces derniers sont rendus publics dans la matin�e. C�est la premi�re fois que la tr�s attendue conf�rence de presse est programm�e en fin de journ�e. Mais avant m�me le d�but des op�rations de vote, le ministre de l�Int�rieur a voulu marquer de son empreinte l��lection. Ould Kablia �voquait une �lection hors du commun en raison du contexte r�gional et national marqu� par une exigence de changement. Face aux doutes �mis par la classe politique, il multiplie les annonces et les gages de bonne volont�. C�est ainsi que les urnes transparentes ont fait leur apparition dans les bureaux de vote, que les �lecteurs ont d� tremper leur doigt dans une encre ind�l�bile et que les magistrats ont �t� pris � t�moins pour assurer la r�gularit� du vote. Des mesures annonc�es avant l�arriv�e des observateurs �trangers, pr�sent�s comme les garants d�une �lection sur lesquelles les yeux de l��tranger sont riv�s. Jamais de m�moire d�Alg�riens, il n�y aura eu autant de bulletins de vote dans les bureaux de vote. L�image �tait saisissante : le pr�sident de la R�publique a eu beaucoup de mal � rassembler la quarantaine de bulletins avant de faire son choix. La proposition de la commission de surveillance d�opter pour un bulletin unique avait �t� rejet�e par le d�partement d�Ould Kablia. Cette solution aurait pu �viter aux votants de se retrouver avec des dizaines de bulletins entre les mains. Pr�sent�e comme un signe d�ouverture par le pouvoir, la pl�thore de partis politiques a plut�t �t� ressentie comme une tentative de miner le champ politique en y injectant des formations souvent pas repr�sentatives. Qu�� cela ne tienne, le ministre de l�Int�rieur avait pour mission de mener � bien les �lections et il aura tenu son r�le jusqu�au bout. Au premier jour du scrutin, il aura fait plusieurs apparitions � la t�l�vision pour faire le point sur les conditions de d�roulement de l��lection. La mine grave, la t�te plong�e dans ses notes, il a fait plusieurs fois le point sur le taux de participation. Celui de onze heures a r�v�l� un homme assumant difficilement les r�sultats en d�pit des efforts faits et du discours triomphaliste. �Le peuple alg�rien a relev� avec m�rite un grand d�fi, affirmant sa volont� de prendre en main sa propre destin�e en toute conscience et libert� en imposant son choix souverain.� Cat�gorique, il dira que �les images retransmises durant toute la journ�e du scrutin ont d�montr� le caract�re transparent et r�gulier de cette consultation �lectorale�, �voquant �des incidents mineurs constat�s ici et l� et �sans aucune incidence sur la cr�dibilit� du scrutin�. Hier encore, en conf�rence de presse, il s�est montr� imperturbable, reconnaissant tout juste quelques incidents. Il s�est livr� au jeu des questions-r�ponses r�pondant aux questions sur l�abstention sans se laisser d�monter. Il a m�me puis� ses arguments dans les exp�riences des autres pays, notamment ceux occidentaux, o� l�abstention est souvent �lev�e. Au terme de cette conf�rence de presse, Ould Kablia aura accompli sa mission. Chacun pourra l�appr�cier � sa mani�re�