De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari D�s l�entame des n�gociations entre Bruxelles et Alger, Mourad Medelci savait, parfaitement, que cette fois-ci, l�Europe �tait bien dispos�e � l��gard de l�Alg�rie. Non pas que les 27 aient �t� saisis par la gr�ce en cette veille de No�l, ni qu�ils soient devenus, subitement, philanthropes, rien de cela, non ! Le rapport de force dans la r�gion M�diterran�e du Sud et celle du Nord, chutes des ex-chouchous de Bruxelles, Moubarak et Ben Ali, le printemps dit arabe qui vire � un hiver des plus rudes, la crise en Europe, la grosse cagnotte dont dispose notre pays, font que, d�sormais, l�Alg�rie peut n�gocier avantageusement. Ce que, d�ailleurs, les Alg�riens n�ont pas manqu� de rappeler � leurs interlocuteurs. Le ministre alg�rien des Affaires �trang�res a d�livr� ce message, ici. L�Alg�rie est un pays stable, cr�dible et pr�sente des garanties et une solvabilit� qui existent, rarement, aux alentours. Il est vrai que vu les situations grecque, espagnole, �gyptienne, tunisienne, libyenne, italienne, portugaise et un peu plus loin vers le Nord, vers l�Islande ou l�Ecosse, Bruxelles ne peut que se r�jouir de l�aubaine Alg�rie. Avant m�me le d�but des pourparlers du Conseil d�association, une information a circul� dans les coulisses de la Commission et du Parlement europ�ens �voquant un accord de partenariat strat�gique entre l�UE et l�Alg�rie d�but 2013. Selon des indiscr�tions, sans doute savamment distill�es lors de la pr�sence de la d�l�gation alg�rienne dans la capitale europ�enne, les experts auraient finalis� le tout. Gunther Oettinger, commissaire europ�en � l��nergie, paraphera, est-il dit, l�accord � Alger, le printemps prochain. S�il n��tait pas, express�ment, mentionn� � l�ordre du jour de cette session, le partenariat �nerg�tique est, l�on s�en doute bien un peu, un grand marqueur de la relation entre les deux parties... Concernant la session de mercredi et de jeudi dernier, cette instance pr�vue par l�Accord d'association sign� en 2005, dite Conseil d�association, est le m�canisme supr�me d��valuation et de la mise en �uvre du trait�. C�t� europ�en, Chypre assurait la pr�sidence. Il a �t� donc question de d�mant�lement tarifaire o� un accord a �t� trouv� sur d�autres questions, l�Alg�rie a souhait� et obtenu que les 5+5 (Etats de la rive nord et rive sud de la M�diterran�e) soient le vecteur de la coop�ration r�gionale. Coop�ration qui, selon Alger, doit �tre � g�om�trie variable en M�diterran�e. Sur le Sahel, c�est-�-dire le Nord-Mali, l�Alg�rie a �voqu� les principes sur lesquels sont ancr�es sa vision et sa diplomatie. Une sortie de crise pacifique et n�goci�e, un appui aux forces maliennes et souverainet� et int�grit� du territoire malien. Il est vrai que plusieurs capitales europ�ennes se rangent, d�sormais, du c�t� de la position alg�rienne. Lors de sa vir�e bruxelloise, Mourad Medelci a eu � enregistrer au palais d�Egmont, haut lieu de la strat�gie diplomatique belge, le ministre des Affaires �trang�res du Royaume de Belgique affirmer �qu�entre nous (Belgique et Alg�rie, ndlr), il y a plus que des convergences de vues sur la situation au Nord-Mali�. Ce qui, �videmment, n�a pas d�plu du tout � Medelci. La 7e session du Conseil d�association Union europ�enne-Alg�rie n�a pas d�voil� de grandes divergences entre Bruxelles et Alger. Les int�r�ts communs sont, c�est certain, la meilleure garantie diplomatique, et pour emprunter � Lapalisse, mieux vaut n�gocier dans un rapport de force favorable que d�favorable...