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Enquête-Témoignages
Qui a dit que les bains étaient «morts» ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 10 - 2013

Espace privilégié des femmes, le hammam est un lieu de purification et de relaxation. Les inconditionnelles du bain maure n'ont jamais renoncé à cette parenthèse bienfaitrice en dépit de toutes les commodités qu'elles ont dans leur salle de bains. Ni la baignoire,
ni la cabine-douche, ni même le jacuzzi ne saurait remplacer un bain de vapeur à l'ancienne. Les mariées maintiennent aussi la tradition en se rendant avec leurs amies au hammam la veille de leurs noces, un rituel qui se perpétue en dépit de tous les changements de notre société d'aujourd'hui. Hammam Zemzem (rue Reda Houhou, ex-Clausel). 11 heures. Une étoffe zébrée en rouge et blanc suspendue à l'entrée rappelle que c'est l'heure des femmes. Les hommes se sont baignés entre 6h et 9h, ils pourront réinvestir les lieux dès 16h, une fois que les dernières clientes se seront éclipsées.
Kenza, 46 ans
Dans la salle de repos, quelques femmes se détendent après le bain. Kenza termine de siroter un jus de fruits, puis se lève, s'habille et appelle Aïcha, la tayeba. Elle lui glisse quelques pièces de monnaie en la remerciant chaleureusement. «Je suis une inconditionnelle du hammam, lance-t-elle. Je m'offre un bain une fois par semaine. Sous l'effet de la vapeur, mes pores se dilatent et toutes les toxines s'éliminent. Je fais toujours appel aux services d'une keyassa, elle me masse et me frictionne tout le corps qui se débarrasse de toutes les peaux mortes mais pas seulement, une douce torpeur m'envahit, mes membres se relâchent et mon esprit s'apaise. Après une matinée au hammam, je me sens légère comme une plume et je repars complètement détendue.
Samira, 28 ans
La frimousse tartinée d'un masque d'argile verte et les cheveux badigeonnés d'une coloration blond cendré, Samira marque une pause avant de réintégrer beit esskhoun. Elle ajuste sa fouta sur sa poitrine et nous adresse un sourire XXL : «Vous savez, le hammam est une tradition dans ma famille. Toute petite, je m'y rendais avec ma mère et mes tantes, dit-elle. Je me lave et me fais belle aussi. Epilation, masque de beauté, coloration accompagnent toutes mes séances au hammam. Avec le gant de crin, je me fais des séances de gommage. Les peaux mortes sont exfoliées, et cela me revient moins cher que si je devais prendre rendez-vous dans un institut de beauté. En ressortant de ce lieu purificateur, je me sens propre, apaisée et jolie. C'est important pour mon moral, car le bain maure fait du bien à mon corps ainsi qu'à mon esprit.
Khalti Aïcha, 83 ans
Dans ce hammam centenaire, travaillent khalti Aïcha et khalti Zohra. Elles affichent au moins 160 ans au compteur, toutes les deux. Elles massent les baigneuses, leur débloquent les articulations et gardent un œil sur leurs fringues. Khalti Aïcha, un petit bout de femme de 83 ans, travaille comme tayeba dans ce hammam depuis une trentaine d'années. «J'habite au quartier Meissonnier, confie-t-elle. Toutes les mariées du quartier sont passées entre mes mains. Avec ma coéquipière Zohra, on les accueille avec des youyous. Elles arrivent avec amies, cherbet et kaâk. L'ambiance est à la fête.
On allume les bougies, on chante et on se réjouit pour la nouvelle mariée. Il convient toutefois de noter que le nombre de aârayess qui ont maintenu le cérémonial du hammam a beaucoup baissé de nos jours. Certaines mariées viennent au hammam en toute discrétion.
Elles arrivent flanquées d'une seule amie et ne pipent mot sur la cérémonie de mariage. Avec la cherté de la vie, apporter gâteaux et limonade à distribuer à toute l'assistance implique beaucoup de frais. Mais d'autres mariées tiennent à marquer cet événement heureux en se rendant au hammam en grande pompe, sacrifiant au rituel ancestral. Ça nous permet à nous tayabet de gagner un bon bonus ce jour-là», conclut khalti Aïcha . Les traditions ne sont donc pas tout à fait enterrées à l'ère de la modernité.
La fille du propriétaire, présente sur les lieux lors de notre passage, le confirme : «Dans les familles où les mamans ont toujours entraîné leurs filles au hammam dès leur plus jeune âge, la tradition du bain s'est maintenue. Ici, on a vu défiler toutes les générations : de la mammy à la petite-fille.
Outre le bain de la mariée, nous accueillons parfois de jeunes mamans qui effectuent hammam enafssa. Au 40e jour de la naissance de leur bébé, ces parturientes viennent se purifier et s'offrir des bains de siège à base de plantes.
Un rituel transmis de génération en génération», assure cette héritière de la famille Abbas Turqui, propriétaire de ces bains depuis un siècle.Finalement, les mahbes, tassa, tfel, saboun D'zaïr ont encore de longues années de service devant eux.
La tradition des hammams se perpétue vaille que vaille et les bains maures ne sont définitivement pas morts ! n


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