Par Malika Boussouf [email protected] Il est des matins comme ça où, sitôt les yeux ouverts, vous repensez à une discussion que vous avez eue la veille avec des amis et où il a inévitablement été question de crise. Personnellement, je n'aime pas les jours où cela m'arrive, parce que, allez savoir pourquoi, au même moment, je ne peux m'empêcher de penser à notre valeureux président de la République. Je pense à lui, à toutes les acrobaties faites en son nom et à celles destinées à convaincre essentiellement les autres qu'il est un chef d'Etat que le monde serait bien inspiré de nous envier. Mais comme dans l'affaire personne n'est dupe et que tous font semblant d'y croire au nom de la cordialité due à un partenaire aussi important que l'Algérie, j'essaie de comprendre pourquoi, sans exception, les invités qu'il reçoit s'escriment à rouler dans la farine les citoyens que nous sommes ? Pourquoi se croient-ils tous obligés d'en faire des tonnes à propos de ses capacités à gérer le pays ? Je n'arrive pas, malgré tous les efforts que je fais dans le bon sens, à croire que Bouteflika soit naïf au point de croire réellement qu'il est le maître absolu de ses actes, à défaut de l'être de ses gestes ? Et une question en inspirant une autre, je me demande quel intérêt on a à aider au maintien en l'état un système qui montre autant d'essoufflement que d'incompétence ? Les visiteurs étrangers qui ne sont dupes de rien cautionnent bien volontiers tous ces actes destinés à nous détrousser, comme la construction de la gigantesque mosquée, moins conçue pour la méditation et la prière que pour satisfaire un besoin obsessionnel de reconnaissance. A chaque dirigeant mégalomaniaque son astuce pour prolonger son règne ! Mais pourquoi s'en prendre aux autres si les premiers concernés que nous sommes ne savent plus comment réagir face à la moindre injustice ? Dans un pays où l'on reconduit volontiers aux affaires ceux qui ont fait le plus de tort à la communauté, pourquoi s'étonner que l'on se soumette avec tant d'ardeur à la maltraitance de la vie et à celle des gouvernants ?