Le système de chauffage des classes dans les écoles primaires avec des poêles à mazout a été abandonné depuis quelques années déjà, au profit du chauffage central au gaz naturel, propre et moins coûteux, moins complexe, tout au moins dans les 29 communes sur les 36 que compte la wilaya de Aïn Defla, qui dispose d'un réseau de distribution de gaz naturel. Selon les chiffres avancés lors des débats de la session d'été de l'APW, de ce nouveau système de chauffage, 97% des 426 écoles primaires de la wilaya en sont dotées, le reste est soit en cours d'installation ou programmé pour être réalisé comme à Miliana ou encore Aïn Defla. Ce système a fait l'objet d'un programme qui a nécessité la mobilisation d'importantes sources de financement durant quelques années, soit des dizaines de milliards. Cependant, dans quel état se trouve actuellement ce système ? Lors de la discussion engagée sur le projet du budget complémentaire, des élus de la Commission de l'éducation ont rapporté que de nombreuses chaufferies dans les écoles sont à l'arrêt, déjà souffrant d'avaries, parce que les communes ne disposent que de gardiens et d'agents de nettoiement, et pas de chauffagistes. La question relative au recrutement de personnel qualifié pour la maintenance de ces équipements a été soulevée plus d'une fois. On se rappelle qu'on avait promis que des sections de chauffagistes allaient être ouvertes dans différents CFPA pour au moins former un chauffagiste par commune. Il semble aujourd'hui que cette promesse n'a pas été tenue puisque aucun chauffagiste n'a été formé, et de ce fait, faute d'entretien et de maintenance, des équipements sont en panne et en hiver les élèves grelottent. Pour ce qui est des écoles, le problème des cantines a aussi été soulevé. L'intervenant lors de ce débat a rapporté que certaines de ces cantines, qui bien que bien équipées ont vu leurs portes se fermer depuis le mois de janvier dernier, parce que le cuisinier était parti à la retraite et le poste budgétaire fermé donc pas remplacé. Les élèves se sont vu donc distribuer des repas froids qu'ils prennent dans leurs cartables en sortant de l'école. Cette façon de gérer qui consiste à se doter d'équipements sans penser au personnel opérant ou de maintenance est pour le moins des plus discutables parce que l'équipement acquis perdra toute sa rentabilité, son efficacité en un mot de pures pertes. Dans la wilaya de Aïn Defla, cette gestion du «développement» n'a pas touché que le système de chaufferie des écoles primaires puisque le secteur de la santé vit lui aussi cette situation. En effet, les 4 grands hôpitaux, EPSP, ont été dotés, au milieu des années 2000, chacun d'un scanner, des équipements qui ont coûté très cher, mais qui sont restés des années durant sous cellophane, faute de radiologues et de manipulateurs et ce n'est que récemment, il y a une année que 2 spécialistes en imagerie médicale ont été affectés au niveau de l'hôpital Farès-Yahia de Miliana. Qu'en est-il des 3 autres scanners, pourquoi alors les a-t-on achetés ? Une question que tout le monde se pose. S'agissant du budget complémentaire voté, il s'élève à 467 013 757,50 DA dont 85,68% sont destinés à l'équipement et seulement 14,32% pour le fonctionnement. A noter que 92,74% des 324 millions de DA de l'enveloppe affectée à l'équipement, sont destinés à financer les opérations d'équipements à caractère social et 7,26% iront financer l'équipement ordinaire pour le fonctionnement des administrations publiques.